LLN – Afrique

08/01/2025 Guerguerat (Maroc) -> Nouadibou (Mauritanie)                 60 km

Quelle pénible journée !

J’avais terminé celle d’hier avec un sérieux mal …. au fondement, dirons-nous ; sérieux au point que j’eu du mal à dormir.

A 7h, je charge la moto et suis surpris de découvrir une file de voitures de déjà 200 M qui attend l’ouverture du poste frontière côté Maroc. Je ne traîne donc pas trop à y prendre une place. Je retrouve Lucas et Théo, on m’offre un thé, et un couple de français/Guinée Conakry et leur toute jeune fille – Océane – qui circule – c’est peu courant par ici – avec une petite caravane tractée par leur Lexus, se joint à la conversation.

Un peu avant neuf heures, les fonctionnaires marocains arrivent et l’un d’eux me dit d’aller me ranger tout devant la file…mais, mais, mais en voilà une bonne idée ! Et je m’exécutai.

A 9h10’, la file s’anime et en première place, je m’avance et (re)*découvre qu’être le premier, ce n’est pas la meilleure place ; en effet, à chaque guichet ou bureau, ben…il n’y a personne ! Donc, pas sûr d’être au bon endroit, je circule dans tout ce poste à la recherche du préposé qui finit nonchalamment d’arriver, de finir son thé, de ranger ses papiers sans vous jeter un oeil ; faut dire que j’aurai présenté mon passeport et la carte grise de la moto quelque chose comme huit fois, sur un parcours de 50M. Ce qui signifie que celui qui me demande ces pièces ne peut pas avoir manqué le contrôle précédent desdits documents !? Ce n’est pas le summum de l’efficacité, ce poste.

Quoique, si on le compare avec ce que je vais vivre du côté mauritanien…

Je fini le parcours, arrive devant un « couple » de douanier juste avant le no man’s land ; hé bien, le croirez-vous, il me manque un cachet !? Il y a un policier que je n’ai pas vu qui doit apposer lui aussi, son petit cachet et le signer ; allez, laissez votre moto là et courez après ce cachet !

Bon, il est presque dix heures lorsque je me lance dans ce fameux no man’s land ; on m’avait dit, j’avais lu que celui-ci était long et difficile… la distance entre les deux postes ne doit pas excéder 1.500M dont la moitié est une piste très cassante et ensablée, mais rien de plus. Pour peu que l’on avance doucement, c’est « piece of cake » !

A mon arrivée – je suis donc le premier de la journée de ce côté-ci aussi – l’on m’invite chez les douaniers, cela prend 15 min, puis chez les policiers, re-15 min, re-re-douane pour passavant du véhicule, faut souscrire une assurance et au bout d’une heure sans anicroche, nous arrivons au bureau de demande de Visa… .

A ce stade, deux précisions s‘imposent :

D’abord, un fixeur m’avait abordé dès ma sortie du poste marocain et je lui avais dit de me rejoindre du côté mauritanien, ce qu’il fit ; c’est lui qui me menait de bureau en bureau et il va m’accompagner jusqu’au bout.

Ensuite, ce matin, la procédure d’obtention de Visa a changé ; jusqu’à hier, le voyageur achetait son Visa directement ici, à l’immigration.

Maintenant, il faut suivre une demande de Visa Electronique sur le site du ministère de l’Intérieur ; c’est le progrès…sauf, que pas un de ces fonctionnaires ne sait comment cela fonctionne.

Salah et moi, on s’y met ; les trois premières pages se remplissent aisément, puis arrive le chargement d’une photo du demandeur aux dimensions en pixels et « poids » de fichier très précises.

Nous avons essayé durant une heure d’accéder à cette exigence; photo trop lourde, couleurs hors normes, dimensions non-respectées ! A chaque essai, on recommence depuis le début, trois pages d’informations à remplir avant d’arriver à la page photo !!

On finit enfin par trouver une application qui permet de redimensionner une photo exactement à la taille voulue – beaucoup d’applications imposent des couples de largeur/hauteur définies – et bingo ! la photo est acceptée !! Ouah, j’ai rarement exprimé ma joie, mon soulagement si fort !

J’ajoute qu’il fait maintenant 35°C ; ça compte.

Mais, ma joie est de courte durée ; en effet, après avoir appuyer sur le bouton « send » , je reçois un numéro de dossier et…on attend. Une heure passe, rien ne vient.

Sur cet entretemps, le couple français/Guinée arrive, on leur explique déjà tout ce que nous avons appris et ils se lancent avec Salah dans les mêmes processus ; ils ont quatre passeports, pour eux deux, leur fille et le grand-père. Ca prend un temps dingue !

La petite s’ennuie, prend le bureau pour une salle de jeux, sort crayons, livres, puzzles, les autres fixeurs déboulent, je leur charge l’application, Salah leur explique la procédure…quel souk !!

Après deux heures d’attente, je reçois un message « inch Allah ! » du ministère ; bon, ce n’est pas celui espéré car il me demande de joindre une photo de la première page du passeport.

Là, ça commence à m’énerver : pourquoi ne pas demander cela dans le texte de la procédure ?

C’est Fatou, la guinéenne qui trouve la réponse ; quant on a fini de charger la photo du demandeur, si l’on remonte en haut de la page, il est indiqué de re-faire la même manipulation avec la première page du passeport…mon Dieu ! Allez hop, je m’y remets.

J’arrête là parce que c’est fastidieux à écrire et sans doute encore davantage à lire.

Je serai resté six heures dans ce poste frontière avant de pouvoir en sortir tous documents en ordre !

Je quitte Salah en le récompensant largement, car il a perdu une journée de travail et même si je ne suis en rien responsable de ce sketche, j’apprécie qu’il se soit donné toute cette peine, en restant courtois et aimable avec tout le monde. Certes, il pourra valoriser tout ce qu’il a appris dans les jours prochains, mais cela n’ôte rien au service aujourd’hui rendu.

Pour vous dire, afin de distraire la petite, « Magic Color » à la main, nous avons colorié ses dessins en plein bureau d’immigration !!

Je file vers Nouadibou, en T-shirt et chaussures légères ; je perds un peu de temps à chercher un hôtel – la ville est très sale – et jette mon dévolu sur le premier dont l’aspect me rassure car je suis crevé et veux un peu de confort !

Demain, j’espère arriver à Nouakchott ; Diana et Antonio m’y attendront chez le frère de celle-ci.

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                                                                    Océanne

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