Belgique - Cap Nord suite 12

 LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022


J13 Innhavet (Nor) – Narvik (Nor) 16/01/2022
La météo Norvégienne s’est pliée en quatre pour moi; elle m’aura présenté toutes les variantes possibles des conditions glissantes, y compris pour ce jour, une bien désagréable : le dégel et les giboulées !!
Lorsque j’ouvre les rideaux, je découvre ébahi une pluie battante, d’immenses flaques baignent le parking et la route. Saloperie !
Mais, qu’est-ce que c’est que ce temps alors que je suis à deux cents km’s au Nord du cercle polaire, un 16 janvier !??
En petit-déjeunant, je cogite à propos des routes que je vais rencontrer ; pour sûr, ce sera casse-gueule, car il restera des plaques de glace, des « rails » entre les bandes de roulage.
Pour mes contrôles journaliers, je déplace le side après l’avoir découvert, et le mène sous le toit de la station à essence située en face, question de ne pas me retrouver trempé avant même d’avoir démarré.
Le pneu arrière est plat à nouveau et je me décide à acheter une petite bombonne anti-crevaison à la première occasion, qui ne se présentera pas de sitôt, car nous sommes…dimanche.
Mon petit compresseur fait son travail et l’appoint d’huile fait, je m’équipe soigneusement et démarre.
Il fait + 4°c. (!!)
Première étape, je dois me rendre à l’embarcadère de Bognes pour prendre le ferry qui rejoint l’A6 menant à Narvik. Une cinquantaine de Km’s m’en sépare.
Au niveau de la mer, c’est le gros dégel, la grosse pluie – bien froide, la pluie -, dès que je prends de l’altitude, c’est de la neige fondante, lourde, qui colle à la visière m’obligeant à sortir régulièrement la main gauche du manchon afin de l’en débarrasser.
Je vais vous surprendre, mais ça glisse énormément ! Le plus embêtant est que je ne sais jamais dans quoi je plonge les crampons ; paquet de neige, bitume dégoulinant, bitume avec reste de glace, neige sur glace ??
C’est déroutant et demande une attention de tous les instants, j’ai beau essayer de « lire » la route, je me fais surprendre souvent. Le side tangue de gauche à droite, glisse sur ses côtés.
Sur les points hauts, il y a jusqu’à 15 cm de neige, les arbres qui bordent la route présentent des mines tristes, les branches ployant sous le poids de cet entre-deux.
J’arrive au bout d’une heure de ce pénible cheminement, au quai ; las, la partie réservée au ferry pour Narvik est en travaux ; une voiture stationne devant le départ pour une autre destination et à la question de savoir où se ranger pour celui de Narvik, le conducteur me répond qu’il n’y en a pas qui part d’ici.
Allons bon !
Il faut rejoindre Drag – 40 km – et en prendre un à cet embarcadère, le temps des travaux à Bognes.
Il semble que sur la route, j’aurais dû voir un panneau signalant cette option ; pas vu.
C’est quasi un retour à la case départ de ce matin ; en route !
A Drag, j’ai de la chance – oui, oui, ça arrive ! – le ferry est à quai et je peux embarquer directement.
Lorsque je me dirige vers le préposé pour payer, celui-ci me dit qu’il a photographié ma plaque et que je recevrai une invitation à m’en acquitter par e-mail. Ah, bon ? Mon adresse mail serait liée à mon immatriculation ? J’en apprends tous les jours.
Vingt minutes plus tard, on débarque, la température tourne maintenant autour de zéro degré, plus de pluie, mais de la grosse bouillasse de neige lourde que j’embarque sans m’en rendre compte, par paquets.
Vient un moment où je veux freiner de l’arrière et voulant lever le pied…pas moyen, il ne bouge pas !
Réalisant qu’il est pris dans une gangue de neige, je dois lever la jambe avec force pour l’en sortir ; la pédale est aussi « sous neige » et avec des mouvements de la pointe du pied, je l’en libère.
A la première station essence, il me faudra bien 10 min pour ôter toute celle accumulée entre le panier et la boîte de vitesse.
Le pneu arrière tire une drôle de tête et – chance – le magasin de la station est ouvert ; j’y trouve la bombonne recherchée et en injecte une bonne giclée dans le pneu. J’espère que cela suffira à boucher la fuite.
Je n’avance pas ; je me traîne à du 40 – 50 km/h et il me reste 330 km jusqu’à Tromso, soit plus de six heures de routes et il est déjà 13h… .
Narvik se situe, elle, à 99 km, soit, à deux bonnes heures de route.
De toute manière, je manquerai le RV avec ma fille, alors, je me décide à faire étape à Narvik ; demain, il me restera 230 km pour atteindre Tromso. Plus aucune raison de me dépêcher ou de « me faire mal ».
Je trouve facilement à me loger, et même un garage couvert pour mon side.
Je n’ai pas pris de photo, pas envie, trop moche.
Nous le savons, nous européen de l’Ouest, en saison de dégel, la nature ne sait quelle tenue adopter, elle est en guenilles.

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