Belgique - Cap Nord suite 17
LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J18 Tromso (Nor) – Burfjord (Nor) 21/01/2022
A 8h45’, je pointe la roue avant dans la Groennegata et m’élance sous -6°c en direction…du Sud !
Oui, je dois d’abord rebrousser chemin sur une vingtaine de km’s, avant de reprendre plein Nord.
Il fait comme prévu plus froid, mais enfin, le vent s’est calmé et il ne neige plus ; dire que cela roule comme sur du velours serait exagéré, mais à la vérité, voilà des conditions claires – il gèle – et je vois où je mets les crampons !
Pour autant, je ne roule pas plus vite, mais plus détendu.
Premier ferry à prendre après 42 km de route ; j’ai du pot, il accoste à mon arrivée au quai. Le préposé photographie les plaques avant des véhicules…à mon tour, il fait signe de passer ; en ce qui concerne la facture envoyée par mail….je n’en ai encore vu trace, et cette fois, je doute fort qu’il y en ai ne fut-ce que l’ébauche.
Le side est la vedette ! tout le monde ou presque vient le voir, le déshabiller des yeux ! Deux allemands en Classe G super équipée m’interpellent, on cause un peu ; ils se rendent au Cap…tous les étrangers que l’on croise sous cette latitude, se rendent au même point de la côte.
Les services de déneigement sont d’une efficacité rare dans ce pays, ils n’arrêtent pas de circuler ; j’en suis heureux car je redoutais une épaisse couche de neige qui m’eut contraint à fixer les chaînes.
Vers 10h, il fait clair et le décor est beau, grandiose même ; les montagnes sont imposantes, tapissées de blanc, des sommets s’allument d’un orange pâle, signe que le soleil brille quelque part dans mon dos.
Comme des doigts recourbés, les massifs ainsi découpés plongent dans les fjords, leur face Sud orangée, leur face Nord blanche immaculée ; le spectacle est envoûtant et je dois m’appliquer à ne pas quitter la route des yeux.
J’arrive au deuxième ferry et vois la barrière baissée, le ferry prêt à appareiller. Je reconnais un des Allemands avec qui j’ai bavardé sur le précédent ferry, qui me fait des signes et de même, la barrière se relève, m’invitant à monter à bord.
Il m’expliquera qu’il guettait mon arrivée et que le son pour cette fois, voyageant plus vite que l’image, il a entendu les vocalises du flat et a demandé au matelot de me laisser monter à bord ; ainsi en fut-il !
La température oscille entre -7 et – 10°c selon que je longe la mer ou suis plus dans les terres, mais c’est très supportable.
Au loin, des nuages plus sombres s’accrochent aux cimes, une lueur d’incendie témoigne des derniers rayons du soleil.
Ma petite machine tourne sans faiblir, répond à la poignée, gravit les côtes, pétarade de joie dans les descentes; j’ai la banane !
Vers midi trente, j’avale un sandwich et un café ; un local vient causer et me dit de bien profiter de cette journée car le mauvais temps s’imposera dès demain.
Cet oiseau de mauvais augure !
85 km me séparent encore de mon étape du jour, Burfjord, et bientôt ce mauvais esprit l’emportera car le ciel se plombe et la neige tombe légèrement, puis à gros flocons.
Un col bien haut perché auquel j’accède entre deux murs de neige, m’attend ; dès celui-ci franchi, l’impression de plonger dans la mer étreint, et un vent violent fouette de côté, obligeant à décélérer.
La descente est longue, très verglacée et sinueuse, mais le décor qui s’offre à mes phares allumés est splendide de blanc nacré.
J’ai repéré un camping sur la carte et m’y rend en quittant le E6, m’enfonçant dans la campagne et trente cm de neige.
Si un trait de lumière indique la réception, celle-ci est plongée dans le noir ; sur la porte, est épinglé un message indiquant que la réception est ouverte de 9 à 21h et que si elle est fermée (!?), on peut appeler le 47… .. .. .
Appeler, laisser un message, retourner à la moto, répondre à l’appel suite à mon message, récupérer une clé de cabanon dans une boîte..à clés, prend dix minutes, pas plus.
Pourtant, le side est déjà recouvert de deux cm de neige et je me dépêche d’en ôter mes bagages du soir, pour le recouvrir de sa bâche sans traîner.
Le cabanon est très cosy, bien équipé, parfaitement propre et fonctionnel ; il dispose d’une connexion Wifi, que demander de plus ?
Demain, ce sera une courte étape, jusqu’à Alta, de 88 km.
J’ai découpé le trajet Tromso – Cap Nord, selon les hébergements possibles et un maximum de 200-240 km ; à la vitesse moyenne de 40km/h, cela prend de cinq à six heures de route et j’ai opté pour limiter le roulage de nuit.
Quel temps me réservera la journée de demain, je ne sais, mais aujourd’hui en fut une bien belle et agréable.
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