Belgique - Cap Nord suite 19
LLN - Cap Nord Départ : 04/01/2022
J20 Alta (Nor) – Skaidi (Nor) 23/01/2022
Hier soir est arrivé au camping un jeune Berlinois – Kristoff, 33 ans - qui se rend au Cap Nord en voiture.
Nous ne sommes que deux au camping et avons le loisir de nous choisir une chambre chacun dans un bâtiment, ce qui rend les sanitaires « privatifs ».
Le lit est quelque peu spartiate, mais cela me va bien et le prix est en rapport.
La réservation se fait par téléphone, transfert de codes qui ouvrent des « boîtes à clés » (!), nous donnant accès au salon/cuisine et aux chambres.
C’est un mode assez impersonnel, mais cela permet au camping de fonctionner en hiver à moindres coûts.
En soirée, nous consultons www.vegvesen.no/trafikk qui nous indique que la route sera fermée à 76 km de Honningsvag, dernière ville avant d’entamer les ultimes 32 km qui mènent au Cap.
Trois autres sections sont en attente d’ouverture, la décision devant tomber à 10h le lendemain.
Je consulte la météo et m’aperçois que le temps va se dégrader à partir de 14h.
Je décide donc de rouler un maximum de km en matinée et à 8h45’, niveau rectifié, tension du câble d’embrayage vérifiée, je suis prêt.
Kristoff vient de se lever et nous discutons un brin ;
« - Ton instinct de survie ne te dit-il pas de rester ici, au chaud ?
- Ca, c’est ce que la paresse me susurre tous les matins à l’oreille ; à cette heure-ci, l’instinct de survie n’a pas encore eu le temps d’être sollicité »
La température est de -4°c, il fait encore nuit, mais il n’y a pas de vent, cinq à six centimètres de neige sont tombés ; vamos !
Et cela se confirmera durant toute la matinée, même le soleil pointera d’abord un dard, un voile ensuite, pour finir par la lueur d’une explosion au ras de l’horizon !
La fine couche de neige fraîche rend la route plus confortable, et c’est un vrai plaisir de rouler dans ces conditions, la lumière change tout !
Vers 11h, j’ai parcouru 110 km et je fais le plein dans la dernière station répertoriée avant d’arriver au Cap Nord, à Olderfjord qui compte aussi le seul lieu d’hébergement avant Honningsvag.
Je l’avais repéré sur le net la veille, car si la route reste fermée, je devrai trouver à loger.
Vingt km plus loin, deux poids lourds et cinq voitures sont à l’arrêt devant une barrière, fermée, et parcourue de signaux lumineux.
Je me range dans la file en supposant que si tout ce petit monde attend, c’est que la route va s’ouvrir. Il est 11h40’.
Vingt minutes s’écoulent quand une déneigeuse nous dépasse, la barrière se lève… et se referme derrière elle.
Une autre déneigeuse arrive en face; même scenario, ce n’est pas encore à notre tour.
Entre-temps, le vent s’est levé et a forci ; des stries de neiges se forment et mes mains privées de leur chauffage, commencent à s’engourdir.
Quelques pas volontaires me feront du bien assurément ; grand bien me prit car les occupants de la voiture me suivant, me font signe d’approcher et me proposent de m’asseoir au chaud ; proposition acceptée sans hésitation.
Le couple travaille à Honningsvag, consulte en ligne le site officiel et confirme que la décision d’ouvrir doit intervenir à 13h. Chouette, il ne reste que vingt minutes à attendre.
Mais, le vent forcit encore et la faible lumière du soleil a disparu.
On cause, d’où je viens, où je me rendrai ensuite, … quand elle aperçoit sur son téléphone que le statut a changé : pas d’ouverture à 13h, décision reportée à 15h !
Avec le temps advenu, je me dis que c’est râpé pour aujourd’hui et que si je veux trouver un abri pour la nuit, je ne dois pas traîner.
Retour à Olderfjord ; c’est fou comme les conditions changent vite. Il y a une bonne heure, elles étaient idéales, maintenant, il fait sombre, le vent balaie la neige et le froid s’installe.
Devant le Russenes Camp d’Olderfjord, Kristoff est garé !? Il a démarré à 9h45’ et vient d’arriver ; il a eu le temps de faire le tour de la bâtisse, de constater que tout est clos, de téléphoner au numéro indiqué pour s’entendre dire que par manque de réservations, c’est fermé !
On se souvient que nous avions écarté de nos choix un hôtel à Skaidi, située vingt km en amont.
Il téléphone et il nous est répondu que c’est fermé, mais que si nous venons, il ouvrira.
RV est pris et une demie heure plus tard, nous sommes garés devant l’hôtel.
Re-coup de fil et le temps que le gérant arrive, notre check-in se fait rapidement.
Il nous explique que si nous voulons sortir de l’hôtel – le restaurant est fermé ! – nous devrons sortir et entrer par la sortie de secours dont il nous copie le code ; en effet, il verrouille la réception et le lobby y attenant ce qui nous enferme dans notre couloir.
Il règne une ambiance à la Shinning…. !
Hormis nos deux chambres, tout est éteint, l’hôtel est situé sur une hauteur totalement enneigée, pas d’enseigne lumineuse… . Shinning, vous dis-je !
Kristoff et moi, descendrons dans le village, manger un bout à la station-service/restaurant qui est ouverte !! alors que nous sommes dimanche !!
Quand nous remontons vers nos pénates, il n’est que 16h30’ et nous avons l’impression d’être déjà en soirée.
Il y a peu de chance, vu les prévisions météo que la route s’ouvre dès demain ; probablement devrons-nous attendre mardi.
Il restera ensuite un secteur, l’ultime menant à la pointe du Cap, qui ne se fait qu’en convoi et qui est souvent fermé pour cause de vent.
Le couple qui m’a hébergé un moment m’a confirmé que cette dernière section est souvent inaccessible en hiver.
Je ne compte pas attendre une semaine sur place qu’une fenêtre s’ouvre; si je dois renoncer à 100 km du but, soit. Ce n’est pas grave et j’ai encore une longue route qui m’attend.
On verra, donc.



J20 Alta (Nor) – Skaidi (Nor) 23/01/2022
Hier soir est arrivé au camping un jeune Berlinois – Kristoff, 33 ans - qui se rend au Cap Nord en voiture.
Nous ne sommes que deux au camping et avons le loisir de nous choisir une chambre chacun dans un bâtiment, ce qui rend les sanitaires « privatifs ».
Le lit est quelque peu spartiate, mais cela me va bien et le prix est en rapport.
La réservation se fait par téléphone, transfert de codes qui ouvrent des « boîtes à clés » (!), nous donnant accès au salon/cuisine et aux chambres.
C’est un mode assez impersonnel, mais cela permet au camping de fonctionner en hiver à moindres coûts.
En soirée, nous consultons www.vegvesen.no/trafikk qui nous indique que la route sera fermée à 76 km de Honningsvag, dernière ville avant d’entamer les ultimes 32 km qui mènent au Cap.
Trois autres sections sont en attente d’ouverture, la décision devant tomber à 10h le lendemain.
Je consulte la météo et m’aperçois que le temps va se dégrader à partir de 14h.
Je décide donc de rouler un maximum de km en matinée et à 8h45’, niveau rectifié, tension du câble d’embrayage vérifiée, je suis prêt.
Kristoff vient de se lever et nous discutons un brin ;
« - Ton instinct de survie ne te dit-il pas de rester ici, au chaud ?
- Ca, c’est ce que la paresse me susurre tous les matins à l’oreille ; à cette heure-ci, l’instinct de survie n’a pas encore eu le temps d’être sollicité »
La température est de -4°c, il fait encore nuit, mais il n’y a pas de vent, cinq à six centimètres de neige sont tombés ; vamos !
Et cela se confirmera durant toute la matinée, même le soleil pointera d’abord un dard, un voile ensuite, pour finir par la lueur d’une explosion au ras de l’horizon !
La fine couche de neige fraîche rend la route plus confortable, et c’est un vrai plaisir de rouler dans ces conditions, la lumière change tout !
Vers 11h, j’ai parcouru 110 km et je fais le plein dans la dernière station répertoriée avant d’arriver au Cap Nord, à Olderfjord qui compte aussi le seul lieu d’hébergement avant Honningsvag.
Je l’avais repéré sur le net la veille, car si la route reste fermée, je devrai trouver à loger.
Vingt km plus loin, deux poids lourds et cinq voitures sont à l’arrêt devant une barrière, fermée, et parcourue de signaux lumineux.
Je me range dans la file en supposant que si tout ce petit monde attend, c’est que la route va s’ouvrir. Il est 11h40’.
Vingt minutes s’écoulent quand une déneigeuse nous dépasse, la barrière se lève… et se referme derrière elle.
Une autre déneigeuse arrive en face; même scenario, ce n’est pas encore à notre tour.
Entre-temps, le vent s’est levé et a forci ; des stries de neiges se forment et mes mains privées de leur chauffage, commencent à s’engourdir.
Quelques pas volontaires me feront du bien assurément ; grand bien me prit car les occupants de la voiture me suivant, me font signe d’approcher et me proposent de m’asseoir au chaud ; proposition acceptée sans hésitation.
Le couple travaille à Honningsvag, consulte en ligne le site officiel et confirme que la décision d’ouvrir doit intervenir à 13h. Chouette, il ne reste que vingt minutes à attendre.
Mais, le vent forcit encore et la faible lumière du soleil a disparu.
On cause, d’où je viens, où je me rendrai ensuite, … quand elle aperçoit sur son téléphone que le statut a changé : pas d’ouverture à 13h, décision reportée à 15h !
Avec le temps advenu, je me dis que c’est râpé pour aujourd’hui et que si je veux trouver un abri pour la nuit, je ne dois pas traîner.
Retour à Olderfjord ; c’est fou comme les conditions changent vite. Il y a une bonne heure, elles étaient idéales, maintenant, il fait sombre, le vent balaie la neige et le froid s’installe.
Devant le Russenes Camp d’Olderfjord, Kristoff est garé !? Il a démarré à 9h45’ et vient d’arriver ; il a eu le temps de faire le tour de la bâtisse, de constater que tout est clos, de téléphoner au numéro indiqué pour s’entendre dire que par manque de réservations, c’est fermé !
On se souvient que nous avions écarté de nos choix un hôtel à Skaidi, située vingt km en amont.
Il téléphone et il nous est répondu que c’est fermé, mais que si nous venons, il ouvrira.
RV est pris et une demie heure plus tard, nous sommes garés devant l’hôtel.
Re-coup de fil et le temps que le gérant arrive, notre check-in se fait rapidement.
Il nous explique que si nous voulons sortir de l’hôtel – le restaurant est fermé ! – nous devrons sortir et entrer par la sortie de secours dont il nous copie le code ; en effet, il verrouille la réception et le lobby y attenant ce qui nous enferme dans notre couloir.
Il règne une ambiance à la Shinning…. !
Hormis nos deux chambres, tout est éteint, l’hôtel est situé sur une hauteur totalement enneigée, pas d’enseigne lumineuse… . Shinning, vous dis-je !
Kristoff et moi, descendrons dans le village, manger un bout à la station-service/restaurant qui est ouverte !! alors que nous sommes dimanche !!
Quand nous remontons vers nos pénates, il n’est que 16h30’ et nous avons l’impression d’être déjà en soirée.
Il y a peu de chance, vu les prévisions météo que la route s’ouvre dès demain ; probablement devrons-nous attendre mardi.
Il restera ensuite un secteur, l’ultime menant à la pointe du Cap, qui ne se fait qu’en convoi et qui est souvent fermé pour cause de vent.
Le couple qui m’a hébergé un moment m’a confirmé que cette dernière section est souvent inaccessible en hiver.
Je ne compte pas attendre une semaine sur place qu’une fenêtre s’ouvre; si je dois renoncer à 100 km du but, soit. Ce n’est pas grave et j’ai encore une longue route qui m’attend.
On verra, donc.



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