Belgique - Cap Nord suite 20
LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J21 Skaidi (Nor) – Honningsvag (Nor) 24/01/2022
Hier, la dernière consultation du site officiel de l’état des routes laissait peu d’espoir de joindre Honningsvag le lendemain ; toutes les décisions seraient prises à 9hAM.
Chritophe (je me suis trompé dans l’orthographe de son nom) et moi, nous étions donnés RV pour le petit-déjeuner à 7h30’ ; il avait déjà reconsulté le site et les décisions étaient fixées à 10h, ce matin.
Sorti pour déjà préparer mon side au départ, c’est sous de gros flocons que je dû enlever la bâche et refaire mon niveau. Je le fis tourner aussi car loin de se réaliser, les températures positives annoncées ne sont point advenues ; il fait -4°c et je préfère cela. Sur le temps que je mis à cet entretien quotidien et à faire chauffer mon huile, le type d’averse changea par trois fois : gros flocons, grésil et poudreuse… !
Vu le temps, je me dis que c’est râpé pour joindre Honningsvag aujourd’hui, et je rebâche le side.
La météo va nous jouer un mauvais tour ; elle va nous appâter, avant de nous crucifier !
A dix heures pile, Christophe frappe à ma porte pour me dire que la route est ouverte !!? je n’osais y croire.
Je me dépêche à m’équiper – cela prend dix bonnes minutes quand même – puis, débâcher, ranger les bagages, mettre les sous-gants, les gants, brancher les deux coupe-circuits, brancher le câble de visière, mettre la clé et démarrer, à 10H 20’, on s’élance. Christophe a décidé de me suivre.
Il neige, il vente, mais modérément. Nous avons 99 km à franchir pour atteindre l’étape.
Les 20 premiers se déroulent sans encombre, il n’y a personne et la route est dégagée, la visibilité est bonne.
Petit à petit, le vent se déchaîne, le ciel prend la couleur du plomb, et laisse place à un véritable blizzard. Je n’ai jamais roulé dans de si périlleuses conditions !
Je ne vois pas à trente mètres la plupart du temps ; le vent change de cap, soulève des voiles impénétrables ; lorsqu’il est de face, j’ai du mal à tenir le 50 km/h en 3ème. Quand il frappe de côté, je dois mettre toute ma force pour tenir le side sur le bon côté de la piste !
Je sens les dards de neige me frapper le cou, sur la visière le « pic-pic » trahit des flocons gelés.
Je fixe mon regard sur les bâtons rouge qui signalent le bord de route et suis tout dérouté lorsque je longe un dégagement d’où ils disparaissent me laissant deviner la suite à négocier. Sur une portion de 400 m, les piquets ont disparu et c’est à moins de 30 km/h que je m’avance.
Un panneau à peine lisible indique qu’il nous reste 48 km à franchir et je n’ai jamais accueilli une entrée de tunnel avec un tel soulagement. Celui-ci fait 6,1 km, il y en aura encore trois autres de longueur moindre, mais à chaque fois, je les ai bénis.
A 13h, nous arrivons dans la ville et je laisse passer Christophe pour nous mener à l’hôtel qu’il a déniché sur le net.
Le vent ne faibli pas et nous garer tient du TT ; je dois même enclencher le 2WD pour y parvenir. Christophe devra renoncer et aller chercher une place sur la route.
A plusieurs reprises, j’ai pensé en roulant dans ces conditions dantesques, que ma petite machine, si décriée parfois, marche vachement bien ; pas une hésitation, pas un instant de faiblesse !
J’y ai consacré du temps, mais surtout, la fiabilisation des parties mécanique et transmission sont l’œuvre de Dan (1) dont je n’hésite pas un instant à faire la pub ici. Durant ces km’s, je me suis senti en pleine confiance de ce côté ; mes craintes sont venues de mes limites, pas de celles de la machine.
L’hôtel est petit, à front de route, mais serait-il à demi en ruine que je l’adopterais !
Ici aussi, juste un numéro de tél épinglé sur le comptoir de la réception ; il faudra dix minutes au gérant pour arriver.
Vite fait, bien fait, nous récupérons nos clés et je retourne au side pour prendre mes bagages et le bâcher.
Tâche compliquée par ce vent, s’il en est ! J’ai les mains gelées le temps d’y réussir.
Nous sommes cependant bien installés ; il n’est pas possible de joindre le Cap Nord situé à 32 km, aujourd’hui, aucun convoi n’est organisé.
Il y a peu de chance qu’il y en ait un demain ; mercredi, en revanche, la météo devrait le permettre.
Durant les quelques courses alimentaires auxquelles nous consacrons notre après déjeuner, la neige cesse de tomber, mais le vent ne désarme guère.
Je n’ai pas pris de photos (!!), mais Christophe en a pris quelques-unes que je vous joins volontiers.
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(1) Daniel Winter, Est-Motorcycles à Manzat France
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