Belgique - Cap Nord et retour suite 36
LLN – Cap
Nord – LLN Départ :
04/01/2022
J38 Tallinn (Est) – Voiste (Est) 10/02/2022
Hier soir, Marco d’Easthighway, m’a envoyé l’adresse d’un
club moto situé à Voiste , à 167 km au sud de Tallinn, associé au prénom « Mart »,
m’assurant qu’il pouvait me recevoir dans son garage.
A 9h, sur une épaisseur de 10 cm de glace, sous une
température de -1°C, je me suis mis en route.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur celle-ci ; elle est
faite de lignes droites, longeant tantôt des forêts, tantôt le morne squelette
rouillé d’une voie de chemin de fer, tantôt la mer que l’on distingue au
travers de 30 m de pins… un côté « Landes » en somme.
Deux signes remarquables de notre vieille Europe se
révèlent : je croise de nombreux renards et les panneaux de signalisation
figurent des cerfs et non plus des élans !
A l’arrivée, j’ai un doute car il s’agit d’un vaste ensemble
hétéroclite de bâtiments bas – juste un rez, avec un toit de tuiles ou
d’ondulés d’acier – qui s’étend sur au moins deux hectares. Le tout semble en
mauvais état.
Je m’avance au ralenti, et découvre une Mercedez garée,
certes ancienne, mais qui me semble avoir circulé tout récemment.
J’entre dans le bâtiment, qui est un atelier mécanique et un
jeune gars, élancé et costaud, m’accueille avec un sourire espiègle et me
lance : « alors, c’est vous !? »
Mart Peterson me dit de faire le tour et d’entrer par la
porte sectionale que j’y trouverai.
Je suis vite installé et débute illico le grand entretien de
la machine. J’en profiterai pour enfin, résoudre la fuite de mon décanteur de
vapeur d’huile ; c’est Mart qui s’en charge pendant que j’œuvre à mon
entretien.
Durant les deux heures et demi que prend celui-ci, ce sont
quatre autres membres du club Kärnataja qui nous rejoindront ; un tel
m’offre un café, l’autre me montre une aile du bâtiment contenant…30-40 motos
et voitures à retaper, customiser, vampiriser !
L’entretien terminé, ils m’emmènent cent mètres plus loin,
dans un autre ensemble de bâtiments, et je comprends que là se trouve les
locaux du club ; salon avec fauteuils, tables, bar, cuisine, et même une
sdb et un wc ! Le tout chauffé par un immense poêle à bois de fabrication
maison (voir photo).
Les deux ailes attenantes, contiennent un atelier mécanique,
un stock – encore ! – de 30 motos de toutes marques et une dizaine de moto
destinées à la « montée impossible » ; toutes de fabrication
artisanale, bien entendu.
On papote, mais il est déjà 17h et il faut trouver à me
loger ; Mart téléphone à une connaissance, mais son établissement est complet,
alors Andres, le Président du Club, me propose de rester dormir là.
Il y a à l’étage – 1,4M sous plafond – des matelas et des
couettes qui leur permettent de ne pas reprendre la route lors de soirées
festives.
Comme il y a une sdb, une cuisine et que j’ai du matériel de
couchage, pourquoi pas.
Ils me disent d’amener le side par ici, aussitôt dit,
aussitôt fait ; sauf qu’un amas de glace empêche d’ouvrir les battant de
la porte… qu’à cela ne tienne, deux lascars se saisissent de cognées et font
place nette en dix minutes chrono !
Les mêmes me fendent une demi-stère afin d’approvisionner leur
Vulcain d’acier - ou plutôt leur Kàrta d’acier (Kàrta, dieu du feu balte) –
pendant que Mart m’explique quelques-unes de ses œuvres :
Une moto diesel dont toutes les pièces sont de sa main –
rien que le mécanisme de poignée d’accélérateur est une petite merveille !
– une autre avec un moteur composé de cylindres VW, de culasses et bloc Ural,
posé longitudinalement,… là, un V8 Mercedez sur un chassis de sa fabrication,
et j’en passe.
Il me montre aussi celle sur laquelle il travaille pour le
moment : une voiture dont le point le plus élevé ne dépasse pas 70 cm de
hauteur.
Puis, ils s’en retournent chez eux, mais Andres et Mart
repasseront chacun deux fois, pour me tenir compagnie.
Sacré gaillard, le Mart. Il m’explique qu’alcoolique repenti
depuis quatre ans, il s’est plongé dans cette activité, créer des véhicules qui
n’existent nulle part ailleurs.
A côté de cela, il gagne sa vie comme soudeur et mécanicien.
A y regarder de plus près, il est sacrement doué. Il
travaille le bois aussi et ce qu’il m’a montré est un chef-d’oeuvre de
précision et de beauté.
Je joins des photos pêle-mêle de ce qui me fut montré… des
motos et encore des motos ! Ah, une voiture quand même.
Demain, je compte rouler cinq cents km ; j’hésite
encore à déclouter mes pneus, mais Mart me l’a déconseillé.
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