Belgique - Cap Nord et retour suite 37

LLN – Cap Nord – LLN                                                                           Départ : 04/01/2022

 

J39 Voiste (Est) – Bauska (Lituanie)                                                 11/02/2022

A 8h30’, je suis prêt à partir et Mart arrive pour me saluer ; dernier « thank you so much » - aucun n’a voulu de paiement pour quoique ce soit - et je m’élance, direction la Pologne, via la Lettonie et la Lituanie ; le thermomètre indique -1°C.

S’il reste de la neige sur les bas-côtés, il est rare d’en trouver sur la route et je me dis que j’aurais bien fait d’ôter les clous quand même car sur le bitume, ce n’est ni confortable, ni bons pour les pneus. Ce soir, arrivé dans un hôtel, je m’y mettrai.

J’avance bien sans dépasser les 75 km/h. A midi, j’en suis à 223 km, quand sortant d’un rond-point, dzzoing et plus d’embrayage ! Le câble est cassé. Pas grave, j’en ai un de rechange avec moi.

Je m’arrête un peu plus loin à une pompe et demande s’il y a un garage dans le coin ; la brave dame ne comprend pas l’anglais et je ne parle pas un mot de Lituanien… mais, elle comprend tout de même « help » et « problem, trouble » et me dessine un schéma pour atteindre un garage moto, me fait-elle comprendre.

Je ressors muni du plan et ce sont d’autres gars tractant deux motos qui viennent discuter ; ils se rendent dans les Dolomites pour quelques jours. L’un d’eux connait un garage moto dans le coin et en appelle le patron ; celui-ci me dit d’avancer de 200 m et que je trouverai deux garages qui me permettront de travailler. J’y vais, mais ne trouve qu’un contrôle technique pour voiture.

Y attendent deux hommes auxquels je m’adresse ; le premier ne parle pas anglais, le deuxième me dit de le suivre, il travaille dans un garage à quelques encâblures.

Et me voilà, dans un coin du garage à remplacer le câble, ce qui me prend un peu plus de dix minutes, Viktor s’occupant de la poignée et moi de la partie basse.

Cela terminé, je lui demande si je peux en profiter pour ôter les clous de mes pneus ce qu’il accepte.

La galère, la galère ! Je commence par l’arrière moto, et au premier clou dévissé, le pneu se dégonfle… retirer les autres sur un pneu plat, ce fut l’enfer.

 Mal mis – assis, le cou plié à droite ou à gauche pour voir ce que je fais – même levé par le cric, l’accès au pneu est très limité du fait de la bavette de garde-boue. Les clous sont abimés, trop enfoncés pour cause de roulage sur le bitume, et je sue à grosses gouttes pour parvenir péniblement à les dévisser.

Après une heure de combat, le cou endolori, les poignets en compote, pour ne pas vociférer toute la panoplie de jurons que je possède, je change de pneu ; c’est tout de suite plus simple sur un pneu gonflé. L’avant et celui du panier, sont montés avec chambre à air, ce qui pour le coup, est une bonne chose car si les clous/vis ont percé l’épaisseur du pneu, ils n’ont pas perforé la chambre à air renforcée, de 4 mm d’épaisseur.

Quand Viktor revient de son déjeuner, je lui dis qu’il faudrait trouver un marchand qui puisse réparer le pneu arrière, voire s’il y a trop de fuite, d’y mettre une chambre à air, car j’en ai une de rechange avec moi.

Je démonte la roue arrière et termine d’en enlever les clous, avec beaucoup de difficulté ; me voyant à bout, Viktor se chargera des vingt derniers.

Dans un autre garage à côté de celui dans lequel je travaille, il a tout ce qu’il faut pour changer les pneus… et en y mettant de l’air sous pression, ce ne sont pas moins de quatre fuites (1) que l’on identifie. On opte donc pour y insérer une chambre à air.

Il est 17h quand je finis d’avoir tout remonté. Je lui demande ce que je lui dois et…non, il ne veut rien de rien. Je lui propose de boire un verre, alors. Non, non, il a encore du boulot.

Et voilà, une fois de plus, je reste sans voix devant tant de gentillesse, de serviabilité, de fraternité. Le mot n’est pas trop fort, il s’agit vraiment de fraternité.

Je suis mort, vidé ; je n’ai pas mangé depuis ce matin et ces clous m’ont achevé !

Un petit hôtel au personnel accueillant fait l’affaire ; débarrassé, je commence par dîner et à 20h30’, je me couche et dormirai d’une traite jusqu’au lendemain 6h30’. Quel bonheur !

Demain, je devrais arriver en Pologne, j’y vise Lomza.

(1)    C’est de ma faute, car d’abord, je ne suis pas parti en pneu neuf, ce qui est une erreur.

Ensuite, j’ai choisi des clous plus longs que la dernière fois lorsque je me suis rendu au Primus treffet (Nor) pour bénéficier de plus d’accroche ; c’est très bien sur la glace ou la neige, ce l’est beaucoup moins pour les passages sur bitume… .

Enfin, ces clous qui dépassent de six mm, ont une vis de 11 mm, ce qui sur des pneus déjà entamés…



Les deux photos ci-dessus ont été prises par un automobiliste quand je traversais Tallin; celui-ci était un membre du club où j'ai pu faire mon entretien et donc, un ami de Mart à qui il a envoyé ces deux photos tout en ignorant que je m'y rendais.
Je vous joins aussi quelques photos d'aurores boréales que m'a encore envoyées Christophe avant de quitter Alta et d'embarquer pour l'Allemagne.







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