Belgique - Cap Nord et retour suite 39
LLN – Cap
Nord – LLN Départ :
04/02/2022
J41 Lomza (Pol) – Sochaczew (Pol) 13/02/2022
Le soleil brille déjà, le ciel est bleu et dégagé ; il
fait zéro degré, la journée s’annonce belle.
J’espère arriver à Poznan ce soir, et sortir de Pologne dès
le lendemain, soit une étape de 420 km, voire plus si j’avance bien.
De véritables autoroutes sont maintenant accessibles et je
choisis de les prendre pour abattre des km ; néanmoins, je me fixe une
vitesse max de 75 km/h car il me semble que c’est une vitesse à laquelle le
moteur tourne à son aise en fonction de la charge et du piètre Cx de
l’ensemble.
De plus, je consomme pas mal d’huile, une suite des
températures extrêmes sans doute ; le moteur n’a pas dû apprécier ces
démarrages avec une huile aussi froide.
Je dois trouver de la semi-synthèse 20W50, ce qui n’est pas
si simple, surtout si en plus, je souhaite une marque fiable telle Igol ou
Motul. Il ne m’en reste que pour 600 km d’huile d’appoint et j’ai encore 1.500
km à parcourir.
Rien de particulier à raconter à propos des autoroutes, bien
sûr ; à midi, j’ai déjà avalé 200 km et je décide de m’arrêter à 250 km,
question de faire le plein, de manger un bout et de refaire le niveau d’huile
moteur. La température est de trois degrés.
Et brusquement, patapout- patapout, un cylindre ne répond
plus… je m’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence et vérifie illico les
bougies ; toutes les deux fonctionnent, l’étincelle est bien visible.
Donc, cela doit venir de l’alimentation en carburant ;
je dois sortir de l’autoroute et me trouver un endroit plus sécurisé pour
investiguer. Sur un cylindre, je roule facilement à 50-55 km/h, ce qui me
surprend.
Hors autoroute, je m’arrête à la première pompe
rencontrée ; je commence par boire un café question de réfléchir à la
marche à suivre. Vérifier que j’ai encore de la compression sur les deux
cylindres, identifier celui qui ne fonctionne plus, puis remonter la chaîne de
l’alimentation : injecteur, arrivée d’essence, connexion de l’injecteur,
plus en amont, se trouve l’ECU et ce serait le pire car, bien sûr, je ne
pourrais me dépanner moi-même.
Le café bu, je sors et deux locaux sont autour de la
machine ; ils lèvent le pouce et me demandent si tout est ok…ben, non, et
je leur explique que j’ai « perdu » un cylindre.
Piotr me fait signe de ne pas bouger pendant qu’il
téléphone. Son compère me dit qu’ils font partie d’un club moto et qu’ils vont
m’aider.
Je vous passe les détails, mais il est convenu de me rendre
dans un hôtel proche où l’un de leur ami me rejoindra pour me donner un coup de
main.
C’est ainsi que j’arrive à l’hôtel Chopin (!) à
Sochaczew ; je commence mes tests :
-
Démontage des bougies, une par une pour
identifier le cylindre défaillant : ok, c’est le droit.
-
Démontage de l’injecteur : essai moteur
tournant : rien ne sort de l’injecteur.
-
J’intervertis et monte l’injecteur droit sur la
prise du cylindre gauche : il débite très bien, donc ce n’est pas
l’injecteur lui-même qui est en cause.
-
Démontage de l’arrivée d’essence à l’injecteur
droit ; essai avec pompe à essence allumée : très bon débit. Donc,
l’alimentation en carburant n’est pas en cause.
-
Connexion électronique de l’injecteur….
-
J’attends l’arrivée de Silvak – accompagnée de
sa charmante épouse ! – et il retourne chez lui chercher un testeur (20 Km
aller/retour, quand même)
-
On teste, ok à gauche on a 12v, à droite rien…
-
Visuellement, on parcourt les deux petits câbles
– bleu/vert et bleu/rouge – on vérifie tant que faire se peut l’état de la
connexion elle-même… rien de suspect.
-
Pour ce faire, j’ai ôté ma selle ; deux vis
ne sont pas très accessibles et me voyant peiner avec mes gros doigts, sa femme
me dit qu’elle peut le faire car elle a des doigts plus fins…ça !, non
seulement ils sont plus fins, mais manucurés et aux ongles vernis de
rose !
Je décline délicatement – son mari se
marre ! – lui faisant remarquer que toutes ces pièces ne sont pas très
propres.
Zut, sans l’aide d’un ordinateur et du pgr Ural dédié, je ne
peux avancer.
Silvak et sa femme m’assurent que dès demain matin, ils vont
se démerder pour trouver une solution ; de ses recherches ce dimanche, il
conclut qu’il n’y a qu’un seul officiel Ural en Pologne, à …Lomza !! La
ville que j’ai quittée ce matin.
Entretemps, j’ai pu prévenir Daniel qui me donnera aussi ces
conseils et informations dès demain.
Je me résous donc à une soirée au calme, à m’offrir un bon
dîner et à dormir tout mon soûl.
Quand même, ce couple, tous ces gens qui se décarcassent
pour un inconnu hirsute et sa drôle de machine… cela me réconcilie avec
l’humanité qui trop souvent m’a déçue ; à lire ou entendre les news, on
oublie qu’il y a plein d’individus qui s’investissent la main sur le cœur sans
rien attendre d’autre qu’un sourire, pour dépanner, pour venir en aide.
Il ne faut pas oublier.
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