LLN -Afrique/ Départ port d’Algeciras le 14 novembre 2014/ KMtrage du side : 47.050

Embarquement à 13H, arrivée 14h à Ceuta (Espagne)

 Pays : Maroc 14/11/2024

Ceuta (Es) – Dar Ben Karrich (Maroc)

Jusqu’à l’embarquement, jusqu’à ce que le ferry se décolle du quai, j’ai craint un couac, un évènement quelconque qui eut empêché mon départ vers l’Afrique !

Avant-hier encore, sidecar chargé et prêt à partir le lendemain matin, je terminais la soirée à Mijas (Prov. De Malaga) à lire quand un bruit de corne de brume à 70 DB me surprit !! Cela venait de mon téléphone ; un sms émanant de la Province de Malaga signalant une alerte rouge aux pluies torrentielles pour les douze heures suivantes, avec fort conseil de ne pas se déplacer !!

On ne me l’avait pas encore faite, celle-là !

 Je m’attendais à une pandémie nouvelle, une guerre lancée par un dictateur susceptible, quelqu’un de proche qui tombe malade… mais, pas à ce genre d’alerte, non.

Faut dire qu’après la funeste catastrophe intervenue aux alentours de Valence il y a deux semaines, les gouverneurs de Province sont sur les dents. Las, j’attendrai donc un jour de plus, je ne suis plus à ça près.

Jeudi 14, 10H25’, le top départ fut donné ; j’avais 118 km à rouler pour arriver au port d’Algeciras, distance qui fut parcourue calmement, sans grand monde sur la route, émaillée d’une seule averse rafraichissante.

A midi, je suis au port, je me gare, retire déjà une couche de vêtements, achète mon ticket – avec, svp !, une remise dû à mon grand âge !! – à 47,€, et me range dans la file d’attente pour l’embarquement qui interviendra à 12h45’ pour un départ à 13h.

Navigation sans histoire et arrivée à Ceuta à 14h ; débarquement et puis en route pour la frontière Espagne/Maroc ; je n’avais pas encore branché mon GPS étant persuadé que ce serait bien indiqué. En effet, des panneaux « frontera » me guident un moment, puis…un petit tour de ville plus tard, ne trouvant plus aucun panneau « frontera », je compris enfin que « Marueco » signifie Maroc et trouvai la bonne direction pour atteindre cette frontière.

Cinq minutes consacrées à la partie espagnole, vingt pour la vérification des passeports et encore vingt autres à la douane pour la partie marocaine.

J’ai opté pour prendre la direction sud-est, vers Tetouan, puis Fès ; j’éviterai le plus possible les grandes villes et rejoindrai le Haut Atlas au plus tôt. J’éviterai même Fès, je pense.

C’est une punition que le début du trajet car ne prenant pas les autoroutes, je dois me farcir le bord de mer pendant une trentaine de km, avec des traversées de villes fastidieuses.

Cela ressemble aux bords de mer français et espagnols ; pas très beaux, enfin c’est selon les goûts, et terriblement encombrés.

Passé Tetouan, ça se dégage et je peux rouler enfin à ma main sur une route nationale en fort bon état et virevoltante.

Vers 16h30’, je me décide à m’arrêter manger un bout – je n’ai rien avalé depuis le petit-déjeuner – dans une sorte de resto-route bordant une pompe à essence.

Le tenancier, un jeune gars bien sympa qui parle français et flamand (!) – il a travaillé aux Pays-bas – m’accueille, me questionne quant à ma machine, et m’accompagne commander une brochette au boucher sur le coin qu’il cuisinera et garnira d’une salade « marocaine ».

Restauré, je m’enquis d’une auberge/hôtel et Google Map m’en renseigna une située à moins d’un km ; heureusement que j’avais le GPS car aucun panneau, aucune devanture n’indiquait celle-ci et c’est au moment où j’allais me résigner et faire demi-tour sur le chemin de terre que je suivais, qu’un quidam m’interpella sur le pas de sa porte de jardin, tout sourire ; je lui demandai s’il connaissait l’Auberge Nomad et il m’indiqua son entrée ; c’est chez lui !

Charmant jardin, plusieurs niveaux dont le sol et les marches sont de faïence colorée mènent à l’habitation en pierre ; son jeune fils sort, m’accueille en français, sa femme de même.

Le prix, petit-déjeuner compris est de 400 Mad. C’est un peu cher pour ce qui est offert, mais bon, je ne vais pas marchander…cette fois.

Je décharge mes affaires dans ma chambre, tout en pierre y compris la voûte du toit ; elle est sombre, sans fenêtre mais joliment décorée et comprend une petite salle de bain, dont le parement offre des fossiles de plantes.

La famille – le grand frère est arrivé aussi – est aux petits soins ; on m’offre du thé, des dattes, de l’eau et une soupe, typiquement berbère, me dit-elle.

Point de réseau, encore moins de Wifi, pas grave, cela ne m’empêche pas d’écrire sur Word et de lire.

Je me retire tôt et après un peu d’écriture et de lecture – je lis « Pour Qui Sonne Le Glas » de E. Hemingway ; j’en reparlerai – je m’inquiète déjà de mon départ demain ; en effet, les derniers cent mètres qui mènent à l’auberge sont en très forte pente. Je doute que chargé comme je suis, je pourrai gravir cette côte d’un trait ; or, il le faut. Pas question de s’arrêter au milieu de cette côte au risque de cramer l’embrayage et une marche arrière serait périlleuse.

Je déchargerai le side au max.

Sur ce j’éteins et m’endors.

 

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