LLN – Afrique
15/11/2024
Dar Ben Karrich -> Fès 210 km
A 6h30’, je
me lève, me lave, et sors petit-déjeuner ; petit tajine œuf sur tomate,
légumes, haché de viande, miel, confitures, dates, olives, pain juste cuit et
crêpes, le tout arrosé de thé bien sûr. Un festin !
Bon, passons
aux choses sérieuses, à savoir remonter cette côte !
Je décharge
les deux jerrycans – l’un contenant dix litres d’essence, l’autre dix litres
d’eau – et tout ce qui pèse dans le side ; je pense que j’ai ainsi
déchargé 30-35 kg.
Je laisse
chauffer le moteur cinq, dix minutes en veillant à ce que les culasses ne
chauffent pas trop car c’est un problème sur ces moteurs ; à l’arrêt, les
culasses chauffent vite par rapport au reste du moteur.
Puis, avec
un court élan de dix mètres que je dois prendre à 90°, je m’élance !
La moto fait
des sauts de cabri tirant à droite bien sûr, mais sans lâcher la poignée de
gaz, je corrige, anticipe et c’est soulagé que je parviens en haut du premier
coup !
Dans le même
temps, la petite famille a empli le coffre de sa voiture avec mes affaires et
les dépose à côté du side, m’évitant ainsi plusieurs aller-retour à pied.
Au revoir de
circonstance, remerciements et je prends la direction de Zoumi située à 150 km,
en bordure d’un lac de barrage hydro-électrique (El Wahda).
Les paysages
sont quelconques, la route sans relief serpente mollement sur les 30 premiers
km de nationale ; puis, tirant sur la gauche, je la quitte pour une
« départementale jaune et blanche » sur la carte. J’entame un
parcours montagneux et jusqu’à Zoumi ce sera lacet sur lacet, pas de ligne
droite de plus de 20 mètres…et ceux qui ont déjà roulé en Ural savent qu’un tel
exercice est exigeant pour le haut du dos, les épaules et les poignets !
C’est que
cette enclume de 400 bons kg ne se laisse pas emmener à gauche et à droite dans
des virages serrés sans effort ; mais, je sais aussi qu’après 4-5 jours,
les muscles idoines reprendront leur service avec plus d’endurance.
Je comptais
m’arrêter le long du lac, mais je n’avais pas faim, donc, j’ai poursuivi ma route
en direction de Taza et son Parc National située à 200km de Zoumi.
Las, l’état
de la « route » s’est fortement détérioré ; défoncée, étroite,
truffée de nids-de-poule – grosses, les poules ! – bordée d’accotements
ravinés quand, manquants, ce n’est pas le gouffre qui appelle le distrait ou le
maladroit ; la machine et son pilote se sont fait secoués, ballotés tant
les pièges à éviter étaient nombreux !
Cent km’s de
cette punition passés à dix, max trente km/h ne m’ont pas permis d’apprécier le
paysage, de montagneux boisé à montagneux cultivé d’oliviers ; ici, les
ânes et mules sont rois, transportant des paysannes jeunes et âgées armées de
longues perches, allant ou revenant de la cueillette.
Le moteur ne
souffre pas – il fait 20-24° - et je peux sans problème le maintenir entre
2.500 et 3.500 T/min, mais les suspensions et tout ce qui est fixé au châssis
dégustent, malgré l’attention que je porte à éviter les chocs ; peine
perdue, je n’ai pu éviter soit une grosse et courte compression, soit une gorge
qui prend toute la largeur de la route, soit un trou béant.
Il me semble
que ça tape au niveau de la roue du panier et m’arrête donc ; un bref
examen me montre que les fixations du petit châssis que j’ai fabriqué pour
maintenir le treuil sur le garde-boue, se sont fait la malle… Pour une fois que
je n’ai pas mis des Nylstop.
Pas grave,
deux Rislans à l’avant et deux à l’arrière de celui-ci feront l’affaire et une
rasade d’eau plus tard, je repars. Et bien, il m’a fallu à deux reprises
encore, le refixer avec trois colliers à l’avant et trois à l’arrière pour
arriver à destination sans risque de laisser le tout sur la route !
C’est dire
comme nous avons été secoués.
A ce rythme,
je calcule que je n’arriverai à Taza que vers 18h et cela me semble tard pour
chercher et trouver un abri en dur équipé du Wifi et d’un parking privé.
Il me faut
internet car je n’ai pas bien préparé mon passage en Afrique en ce qui concerne
la téléphonie ; en effet, plutôt que de devoir acheter une Sim à l’entrée
dans chaque pays – et se faire « arnaquer » dans les inévitables
tractations – j’ai choisi la Esim ; celle-ci permet d’être relié au
réseau du pays en achetant des Gigas à l’avance…mais, pour ce faire, il faut
une liaison internet ! Ce que je n’ai pas.
Je regarde
ma carte – j’ai toujours une carte papier avec moi – et décide de me rendre à
Fès, située à 60 km, ce qui me permettra d’arriver, je pense, vers 16h et de
trouver le logement souhaité.
Et puis,
même si j’ai les grandes villes en horreur, j’en profiterai pour visiter un peu ;
il y a la médina, les tanneries, une Medersa.
Arrivé bien
esquinté vers 16h en effet, je trouve rapidement un hôtel vieillot, mais qui me
garantit une connexion internet et – c’est le plus difficile à trouver ici – un
parking fermé pour le side.
Douché, je
pars dans la médina dont les allées sont bordées de commerce de toute sorte –
je n’aime pas ça, du tout ! – à la recherche d’un beau passage, d’une
belle bâtisse.
J’essaie de
quitter l’allée principale et m’engage dans les ruelles étroites – certaines ne
font pas un mètre de large – mais, là il n’y a rien à voir et reviens donc sur
la « grande » allée.
Finalement,
je choisis un resto qui offre un rooftop – terrasse de toit, pour les
inconditionnels de la langue française – et mangerai un tagine
« berbère » et des gâteaux marocains, pour un montant raisonnable.
A 22h,
quelques étirements, un endormissement en lisant « Pour Qui Sonne Le
Glas »… .
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