LLN – Afrique

18/11/2024  Midelt -> Imichilm 196 KM

Hier soir en rentrant du resto, s’étaient garées près du side deux petites 250cc, immatriculées en Suisse ; je les avais déjà croisées sur la route depuis Fès, mais elles avaient bifurqué vers l’est après 50 km et je ne les avais plus revues.

Elles étaient là et leurs propriétaires dans le même hôtel que moi ! Des hôtels, il y en a une floppée à Midelt ; comme quoi, le monde est petit.

Le lendemain matin, à 8 heure tapante – pas moyen, dirait-on, de petit-déjeuner plus tôt que cela au Maroc – je m’attablai devant, il faut le souligner, un plantureux petit-déj : omelette, pain, beurre, confiture de bonne qualité, fromage, yaourth, bol de porridge, jus d’orange pressé et un bon café expresso !

A 250 Mad pour la nuit et le petit-déj, ce n’est pas du vol !

Un peu plus tard, je vis mes deux « suisses » s’attabler à leur tour et ne manquai pas d’aller les saluer ; elle est grecque, lui suisse.

Nous avons causé pendant une bonne heure, c’était bien sympa ; elle travaille pour une boîte britannique dans l’environnement et connait bien l’Afrique subsaharienne, y compris l’est de la RDC dont nous avons beaucoup parlé, lui a sa propre affaire dans je ne sais plus quel domaine.

Kyriaki a fort envie de continuer vers la Mauritanie et le Sénégal ; mais, elle hésite pour deux raisons : d’abord, elle n’a pas de Carnet de passage en douane pour sa moto – pas grave, il y a moyen de faire sans en payant une modique somme pour importation temporaire – et, ensuite, elle ne veut pas voyager seule… mais, mais, Kyriaki, pensais-je très fort, si cela ne tient qu’à cela, mon âme de chevalier servant s’acquittera volontiers de cette tâche !

Faut dire, que c’est une sacrée nana ; intelligente, cultivée, aimant la moto, et bien mignonne en plus ! Bon, mais accompagnée de Thomas, un gars bien sympathique, alors je garde mes propositions de service pour moi.

Allez, en route ! Direction Agoumi, puis Imichilm dans le haut Atlas ; pour ce faire il me faut revenir sur mes pas d’une dizaine de km, puis prendre plein ouest vers les montagnes.

Il fait un ciel bleu azur, pas très chaud 10-12°C et quasi pas de vent ; des conditions idéales pour tailler la route ; route de fort bonne qualité sur les premiers quarante km’s, mais qui va vite se dégrader dès que j’attaque la première montée ; a chaque croisement avec un lit de torrent – à sec pour le moment – il n’y a plus de route ! Emportée à chaque fois ; en septembre dernier, de fortes averses ont tout démoli.

Le décor change et bientôt ne subsistent que quelques arbres, quelques-uns morts et pourtant majestueux, dignes encore, s’élançant sur une hauteur de 20-30M, leur ramure amputée aux extrémités leur conférant une beauté insigne.

Les strates de roche, horizontales ou ondulantes sont multicolores, des ocres, des beiges, des verts….mais, la « route » ! Je n’avance plus qu’en deuxième, voire en première afin d’éviter tous les pièges devant mes roues ; à cette « vitesse » - 05 à 35 km/h – il me faudra bien le reste de la journée pour terminer ces 200 petits km’s.

Je croise peu de monde, mais à chaque fois, qu’il soit à pied, en moto ou en voiture, il me hèle, me demande de m’arrêter et engage une conversation joyeuse, finissant toujours par la proposition de venir boire le thé chez eux ; je décline aimablement car je me dois d’avancer si je veux arriver avant la nuit .

Vers midi, j’arrive à Agoudim et tombe sur un panneau « auberge » ; me tournant sur ma gauche, j’aperçois 50m plus haut une petite maison aux volets bleus. Un homme me hèle, je lui fais un signe de la main signifiant « manger » et il me répond par un hochement de tête affirmatif. Allons-y donc.

Très accueillant, il me présente sa femme – Aziza – sa fille, Chemza 16 ans, qui passe le sol à l’eau et son dernier enfant, Omar qui a deux ans.

Driss a cinq enfants et est guide de montagne ; il y a moyen de dormir ici aussi. C’est une maison grande et bien construite, sa femme veille sur la cuisine, ils sont charmants.

On me propose un tajine œufs/légumes, de l’eau, un thé et puis, des fruits dont une grenade délicieuse. Adresse à retenir et transmettre !

Je ne traîne pas trop car il me reste 80 km’s et vu l’état de la route, cela me prendra bien trois heures encore. Cette fois, tout le monde est d’accord pour la photo !

Je précise car, hier, chez Rafik lorsque j’ai demandé si je pouvais prendre un cliché, une des jeunes filles l’a refusé, raison pour laquelle la photo prise ne montre que le plat sur la table et les mains qui s’y plongent.

Pas grand-chose à dire de cette dernière étape laborieuse, cassante et arrosée in fine par un bel orage !

C’est donc bien trempé – mais, je suis équipé pour ces intempéries – que j’arrivai à Imichilm ; l’auberge des Lacs ( ?? je n’en ai pas vu alentours, mais je ne me pose plus trop de questions à propos de leur choix de nom…) me convient. Il y a pléthore de petits hôtels, auberges, chambres d’hôte par ici ; je suppose que durant la saison touristique, le coin connait un fort passage.

Ma machine s’est fort bien sortie de ce gymkhana et si ce n’est un pneu arrière qui se dégonfle doucement, tout est en ordre.

Demain, je prendrai la direction de Merzouga, début du Sahara marocain.

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