LLN –
Afrique
19/11/2024
Imilchil -> Merzouga 323 KM
Nichée à
2.200 M d’altitude, il fait froid la nuit à Imilchil et, ce matin à 7h, le
thermomètre affiche un petit 5°C.
Enfin, un endroit où j’ai pu manger plus tôt et c’est tant mieux car j’ai des
km’s à faire d’ici à Merzouga ; je vais passer de l’Atlas au désert.
J’ai donc dû
regonfler mon pneu arrière moto, le niveau d’huile et le petit tour des
équipements faits. J’ai déjà eu ce genre de fuite lente, c’est embêtant, mais
pas bien grave ; j’aviserai plus tard pour résoudre cela.
J’ai payé
300 Mad, soit 30€, pour le dîner d’hier soir – Tajine de viande, soupe, fruits
en dessert et une bouteille d’eau d’1L5 – la nuitée et le petit-déjeuner,
plantureux et fort bon.
Bon, il n’y
a pas de chauffage dans la chambre, quelques fuites d’eau dans la SDB, mais
pour le reste, rien à redire.
Je me
félicite d’avoir conservé les poignées chauffantes, car étant trop fainéant
pour sortir l’autre paire de gants, je suis en gants d’été, et par ce froid,
c’est limite.
Le ciel est
gris, mais la route est assez bonne et, sorti des 20 premiers km de virages, je
me dis que tout ça est bien monotone, le décor tristounet même ; en effet,
ce n’est que de la roche grise, retenant difficilement des touffes rondes de
lichens ou d’herbes, je ne sais trop, grises elles aussi. Le ciel est gris, la
roche est grise, les herbes sont grises !!
Quelqu’un a
entendu la réflexion que je tenais car en pleine longue montée d’un col, je
sentis que le side dérapait trop facilement dans les virages à droite.
Je m’arrêtai
donc dès que je le pu pour constater que la fuite « lente » c’était
accélérée !! Le pneu arrière est quasi plat à nouveau ; va falloir
trouver un réparateur fissa. Je regonfle avec mon petit compresseur qui se
branche sur la batterie et reprends la route. Chance, 2 km plus loin, je trouve
un réparateur, logé dans un tout petit garage, Saïd.
Je démonte
la roue, et je lui demande de placer une chambre à air que j’ai avec moi, dans
le pneu Tubeless. C’est une chambre à air renforcée de 4mm d’épaisseur qui
n’est pas simple à mettre. Je lui file deux démonte-pneus et il attaque son
boulot ; pendant ce temps, moi, je règle deux petits détails qui m’agacent :
la poignée gauche qui tourne sur elle-même, et une petite fuite d’huile sur un
té/purgeur de ma fabrication, à l’entrée du radiateur d’huile.
Puis, je
remonte le tout ; il n’a pas de savon, alors il utilise de l’huile de
vidange pour monter les pneus…je lui indique gentiment que ce n’est pas bon,
que l’huile moteur attaque le caoutchouc. On nettoie tout ça et je repars.
Je m’ennuie
toujours autant gravissant cette longue, longue montée en troisième à 50km/h
quand arrive enfin, le col et la descente qui, elle aussi, est longue, longue
et d’un fort pourcentage. Je reste en troisième, gaz coupés, et utilise
régulièrement les freins avant d’aborder un virage, voire en ligne droite
lorsque les tours/minutes atteignent 3.500 tours alors que les gaz sont coupés.
Et… plus rien sous la pédale, plus de frein sur la roue arrière moto et
celle du panier qui sont couplées ! Heureusement que j’alternais
l’utilisation du frein avant et de l’arrière et je parviens à arrêter la bête.
Diagnostique vite posé : mon disque et l’étrier sont bouillants !
Il n’y a
plus qu’à attendre que cela refroidisse… . Sur ce, passe un local sur sa petite
moto, il s’arrête, me demande ce qui se passe, on taille une bavette même s’il
ne connaît que deux, trois de français, il est charmant et repart.
Je termine
le refroidissement avec de l’eau et reprends mon chemin bien décidé à choisir
la deuxième quand la pente est trop forte et de n’utiliser les freins qu’en
absolue nécessité, tant pis si cela signifie de descendre à du 30km/h.
La plaine
arrive, plaine enclavée dans des gorges, au niveau du village de
Tamatouchte ; c’est splendide !
Tellement
splendide que des cars de touristes sont garés et qu’une petite foule
d’inconscients se balade en pleine route, téléphone ou appareil photo à la main
comme si elle était seule au monde !!
C’est
vraiment beau, cependant.
Je ne
m’arrête pas et poursuis dans la plaine à bonne allure ; je passerai au-dessus
d’une grande palmeraie, mais, la « bonne allure », ce n’est pour pas
très longtemps… .
Je tortille
de l’arrière et pressens avant même l’arrêt que le pneu est à nouveau dégonflé ; cette fois, il est plat de chez plat, mais à 50M que vois-je ?
un réparateur de pneus, assez bien équipé celui-là ; me voici chez
Abdel !
Re-démontage
de la roue, puis du pneu ; la chambre dont la pipette ne tient plus,
présente, en plus une fine déchirure, genre pincette au remontage. (c’est pour
expliquer ceci que j’indiquais ci-avant, qu’une chambre à air de cette
épaisseur n’est pas facile à monter).
Sanglés sur
l’arrière du panier, je transporte deux pneus neufs en plus de la roue de
secours ; je décide donc de prendre un pneu neuf et de le faire monter en
tubeless.
Quant à la
chambre, je lui demande de la réparer quand même, ce que nous fîmes. Sur ces
entre-faits, débarque son beau-frère qui parle un peu mieux français qu’Abdel
et insiste pour que je me laisse inviter à manger…
-
C’est
très gentil, mais il me reste 147km à rouler et j’aimerais arriver avant qu’il
fasse noir.
Rien n’y fit, ils s’y sont mis tous les deux, sont aller
chercher table et chaises, une « mama » est arrivée avec tajine et
pains et nous voilà à baffrer et à prendre les photos d’usage !
C’est touchant, cette gentillesse, cette simplicité ;
j’ai le sentiment que pour peu qu’on ne les prenne pas de haut, ils vous
considèrent tout de suite comme un invité.
Je le paie bien sûr pour son travail, (40 Mad, soit
4€ !!) et cette fois reprends la route en espérant en avoir fini avec les
galères car même si les rencontres sont bien sympathiques, je commence à
fatiguer ; je lance au « ciel » que je ne m’ennuie pas du tout,
que ces longues lignes droites sont un délice !!
Il est 18h lorsque j’arrive à Merzouga, entrée du Sahara
marocain ; dix km déjà que j’apercevais les hautes dunes de sable, le
décor change radicalement.
Auberge vite trouvée, plus besoin de manger, c’est déjà
fait ; merci Abdel !
Demain, je vais la faire off ; j’ai une lessive à faire –
il ne reste que les mouches pour m’approcher encore - et un side à nettoyer car
j’ai passé une dizaine de gués et il est tout crotté d’une terre rouge qui
colle.
________________________________________________________________________
PS: Je vais poster les photos par ailleurs, car le réseau étant faible par ici, je crains qu'avec les photos, ce soit trop lourd pour que cela passe.
Commentaires
Enregistrer un commentaire