LLN – Afrique

23/11/2024 Igherm -> El Ouatia  423 KM

A 8h15’, je démarre par un ciel clair et laiteux, et une température de…5°C.

Je vais enfiler col sur col pendant 150 km ; le décor est montagneux, avec de-ci de-là, quelque chose qui sort de l’ordinaire comme ce hameau parfaitement intégré dans la montagne, cet hôtel particulier magnifique, château d’eau privé svp, planté là au milieu de…rien !?

La température monte doucement et à midi, il fait 27°C ; je m’arrête manger un bout peu après Tafraoute, ville de moyenne importance offrant un réseau routier proche d’une qualité étonnante ; je me fais un petit frichti sur mon réchaud au bord de la route, dans un coin à l’ombre. Il me reste trois œufs, un demi oignon, du pain et du beurre, c’est très bien !

Et je repars sans avoir encore décidé où finir ma journée ; j’avance bien, il fait beau, donc, je roule, m’étant débarrassé déjà de mon pull en laine.

A 15h30’, j’arrive à Guelmim ; ville de 200.000 habitants, réputée être la porte du désert, elle abrite depuis des siècles un important marché de chameaux et dromadaires ; elle reste aujourd’hui un endroit de passage pour tous les commerces.

Et l’on remarque qu’ici de l’argent circule, un magnifique contournement à deux fois deux voies et éclairage public ceinture la ville ; au bout de ce ring/rocade, je décide d’un arrêt car j’ai vraiment trop chaud – il fait 35°C -, il me faut ôter des couches ; je me gare sur le trottoir à l’ombre.

Vient un homme d’une cinquantaine d’années, dirai-je, qui m’aborde affable, et parlant un français impeccable ; d’où je viens, où vais-je, qu’est-ce cet engin… et on papote un moment pendant que j’ôte bottes en cuir, sur-pantalon Goretex et gants. Je vais continuer léger et aéré !

Je n’ai pas terminé ma mue vestimentaire, qu’il s’en revient et me dit de venir manger chez lui, là, à 20M ; il insiste très gentiment, mais le remerciant de tant de prévenance, je lui réponds qu’il me faut avancer. Il rentre chez lui et ressort aussitôt avec un pain et un verre d’une boisson rouge qu’il m’offre. Je prends le pain et bois ce délicieux breuvage que je ne peux cependant identifier ; lui non plus d’ailleurs. Sort sa femme – ravissante ! – qui nous dit que c’est du jus de betterave et du citron. A retenir car c’est délicieux !

J’ai vraiment hésité à répondre oui, à son invitation car il était très sympathique et je suis certain que c’aurait été un chouette moment ; mais, il était trop tôt pour un tel arrêt.

Donc, je repris la route et ce fut... la punition !

Jusqu’à 8 km de l’arrivée, ce sera une quatre voies, plate comme la main, dans une large vallée coincée d’abord entre deux élévations montagneuses, puis plane à perte de vue, avec un violent vent de face qui ne va pas faiblir et une température tutoyant les 40°C !

A me faire amèrement regretter de n’avoir pas accepter l’invitation de cet inconnu si sympathique à Guelmim.

Au sortir de la ville, je remarque dans mon retro un gros trail qui me suit ; une telle moto appartient quasi sûrement à un étranger. Comme je circule à max 80 km/h, je m’attends à ce qu’il me dépasse…mais, non, il reste vissé dans mon sillage ; dix km, vingt, trente km s’écoulent ainsi avant qu’il ne se porte à ma hauteur et me fasse un signe de la main que je décide d’interpréter par un « viens, je t’offre un coup à boire ! » auquel je réponds, bien sûr, par un ok gestuel.

Charles, 57 ans, vient du Canada/Ontario, monte une Honda Africa Twin de 1.000cc, et souhaite rallier l’Afrique du Sud ; tenez, tenez !

 Un verre d’eau plus tard – il n’y a que ça ici ou du thé – on reprend la route vers El Ouatia et il tient à me suivre ; quand je lui demande si ce n’est pas trop pénible d’ainsi traîner à 80 km/h, il me répond que ce qui est pénible, c’est ce vent toujours aussi violent et ininterrompu, soulevant depuis un moment des volées de sable.

Une bonne heure de ce régime fatigue et rend sourd tant la bourrasque est forte.

Il a réservé un emplacement de camping, moi, je cherche une chambre AVEC sdb et de l’eau courante.

Au final, souhaitant un parking privé – je n’ai plus de cadenas… - j’atterris dans un camping à 300M du sien qui offre aussi des bungalows et des chambres à louer.

Je protège le side sous sa bâche – j’hésite souvent à l’emporter car elle prend de la place – afin de lutter contre ce p….n de vent de sable qui assombrit le ciel tant il est dense, puis m’installe et sans manger,  me couche de bonne heure après avoir pris une douche rafraîchissante, bien méritée !

Demain, je resterai ici car j’ai quelques tâches à accomplir ; une lessive, renforcer les supports de protège-carter, et me reposer.

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                                      Magnifique ce petit hameau incrusté dans la montagne!

                                                       Décor aride et terne, souvent.
                                                           Au milieu de nulle-part,...!?
                                                            Arrêt à Tafraoute


                                                                El Ouatia, l'océan!




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