LLN – Afrique

27-28/11/2024  Laayoune

Hier, mercredi, je décidai de me rendre en ville ; en effet, l’hôtel dans lequel je séjourne est situé à 3,5 km du centre.

Deux objectifs à cette balade ; d’abord, me ravitailler car je suis au bout de mes réserves, hors le lyophilisé que je garde au cas où, et ensuite, pour me rendre dans un bureau de Poste et vérifier que je peux expédier mon colis d’ici à l’international.

Ce vent est incessant et l’on comprend toute l’utilité du foulard que même les hommes utilisent pour se protéger du sable volant, cinglant, qui pénètre le moindre espace, le plus petit orifice.

Cela vous obstrue les narines à vitesse VV’ !

 Le soleil tape et c’est chapeau sur le crâne, lunettes de soleil sur le nez et sac au dos que je m’en vais à pied le long de la route qui mène au centre.

En chemin, je salue des cantonniers qui la pelle brandie en un geste aussi répétitif qu’inutile, balancent des pelletées de sable depuis la route sur le trottoir que le vent ramène immédiatement dans leurs jambes ! Des Sisyphes contemporains, quoi !

Même sous 40°C, point de sueur tant le vent assèche tout.

La ville offre un visage de propreté et un décor soigné ; je longe un grand parc garni de bancs en marbre ou en acier, planté de dizaines de palmiers, puis, une grande place percée en son centre d’un plan d’eau et de fontaines et jets d'eau ; en plein désert, je suppose qu’il s’agit là d’une forme de luxe ostentatoire.

Les haies sont fleuries de rouge, de mauve, de blanc ; voilà qui est bien singulier comparé à ce que j’ai pu voir dans le reste de mon parcours marocain.

L’hyper-centre est… attendu ; des vitrines de magasin à la suite l’une de l’autre. Il doit bien il y avoir des artisans, des mécaniciens, des soudeurs, mais je ne les ai pas trouvés.

Cette ville sort du lot, elle n’offre pas cette ambiance africaine faite d’une foule indisciplinée, de désordre, d’accotements sales et abimés, de quartiers où s’alignent les ateliers divers.

Le ravitaillement est vite assuré, au bureau de Poste Amana, j’obtiens la confirmation espérée ; je reviendrai demain avec mon colis.

Je rentre par le même chemin, et me plonge sous la douche dès le retour afin d’éliminer la demie tonne de sable qui s’est infiltrée partout et raidit cheveux et barbe !

La soirée s’étire comme les autres ; je lis. La liseuse est une aubaine pour le voyageur ; dans ce faible volume, j’en charge à gogo ! (J’ai fini le deuxième Hemingway et entame « Les raisins de la Colère » de Steinbeck)

Ce matin, j’entreprends la réparation de mon support de GPS ; je pense avoir ce qu’il faut pour ce faire, sauf une perceuse et des mèches de diam 8mm et 13mm ; je confie cette tâche au gérant du resto – l’hôtel fait partie d’un complexe pompes à carburant/superette/hôtel/resto – qui me promet la pièce forée pour ce soir.

A 13h, je reprends la direction du centre chargé de mon colis qui pèse un peu plus de 8kg comme la balance de la Poste le montrera ; je fais du stop qui ne fonctionne pas du tout, jusqu’au moment où un taxi passe et s’arrête.

Au bureau de poste, le gardien me fait passer avant les dix personnes qui attendent un billet de passage numéroté à la main ; cela me contrarie un peu, mais la guichetière insiste pour prendre mon colis ; pesée, puis formulaire à remplir.

-         -  Ah, c’est pour la France ? Alors, c’est un autre formulaire.

-         -  Pas de souci, je vais le remplir.

-         -  … il y a un mode normal et un mode express, ajoute-t-elle quand je termine le deuxième remplissage de formulaire.

-          -  Je préfère express, madame.

-          -  C’est plus cher et c’est un autre formulaire.

Mon calme olympien me surprend.

-          -  Mais, c’est bien normal que ce soit plus cher ; donnez-moi donc le formulaire adéquat.

Bon, adéquat, j’aurais pas dû car cela dépasse le niveau de son français pourtant remarquable par ici – et moi, je ne connais rien de l’arabe, si ce n’est le calamiteux « choukran » - donc, je confirme que je vais remplir le bon formulaire.

Cela fait, elle reconsidère mon colis et, ennuyée, me dit qu’il doit être « neutre ».

J’explique :

J’ai emballé le pont et le bout d’arbre dans un carton vide que m’a fourni la superette à côté de l’hôtel, mais celui-ci montre sa face imprimée de dromadaires trottants et cela ne convient pas à ma guichetière préférée !

Comprenant qu’il ne sert à rien d’insister, fusillé dans le dos par dix paires d’yeux exaspérés, je lui promet de revenir avec un colis « neutre »… .

Re-taxi en sens inverse, et emballage idoine ; cette tâche finie, il est trop tard pour retourner au centre, la Poste fermant à 16h.

 

Soirée écriture et lecture, donc.

Demain est un autre jour !

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Commentaires

  1. Surprenante ville, belle postière et administration postale au moins aussi efficace qu’en Belgique 😂 mais tu deviens un vrai sage….! Rebelotte demain on verra…Julie

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