LLN –
Afrique
06/12/2024 Laayoune
J’ai hésité.
Que
transmettre de mon état d’esprit, que relater d’intéressant lorsque l’on en est
réduit à l’immobilité, à l’inaction ?
Les années
passées à l’internat d’abord, à l’armée ensuite impriment, entre autres, des
mécanismes de routines qui rassurent, qui laissent un sentiment de contrôle sur
ce qui se passe ; elles empêchent le délitement, le découragement. La
déprime, peut-être.
Car, en
termes de contrôle sur ce qui se passe, la réalité est aigre !
Le colis est
parti, son suivi indique qu’il est arrivé à Paris depuis le 2 décembre, et qu’il
est en attente… .
L’usage des
numéros de téléphone, et du « chat » DHL, ne sont d’aucune utilité en
ce qu’ils ne font que confirmer ce que le suivi apprend – colis en attente –
sans permettre d’en savoir davantage sur la cause de cet « est en attente » !
En attente de quoi ?!!
J’ai envoyé
un email aussi et malgré le « le plus rapidement possible » qui
termine le laïus de cette procédure, j’ai peu d’espoir d’obtenir une réponse
exploitable.
J’en suis donc
réduit à attendre. Oh, que je n’aime pas ça !
Je lis donc,
beaucoup. Je regarde quelques films intéressants, quelques conneries aussi.
Je rythme
mes journées : levé, douche, Journal parlé sur Auvio, petit-déj, lavage
des dents, lecture – lessive une fois tous les cinq jours -, déjeuner,
re-lecture, sieste, bricolage -mais, j’arrive au bout de ce que je peux trouver
à améliorer/réparer sur ma machine – visionnage de films tout en pratiquant un
peu d’exercice physique qui adresse un groupe musculaire différent chaque jour.
A minuit, lavage des dents et au lit avec un endormissement en lecture.
Même
programme chaque jour, si ce n’est qu’une fois par semaine, je me rends en
ville pour quelques courses et prolonger mon abonnement data Orange. C’est une
balade de sept km ; désert à gauche, désert à droite et ce ruban noir ensablé
rectiligne… .
L’équipe de
foot est partie et le calme revenu.
Nahima est
restée et son sourire quotidien suffit à humaniser les couloirs de cet hôtel
sans charme, distribuant de l’eau chaude de manière aussi aléatoire que l’est
son entretien ; mais, quand il fait entre 23 et 30°C, le confort d’une
douche chaude est relatif.
Les
nouvelles du monde ne divertissent pas, la connerie ambiante reste au top, les
incertitudes sur l’ « évolution » sont légion.
J’avais
pensé livrer ici tout un passage de « A l’Est d’Eden », écrit en 1954,
mais si j’y renonce car mes pages ne doivent pas devenir une tribune politique,
il illustre bien mon état d’esprit ; un passage qui sous-tend, je pense,
le retour aux extrêmes, au repli « identitaire » auquel nous assistons,
pantois en ce qui me concerne.
La misère
des uns, la peur des autres ; voilà, les deux mamelles auxquelles s’abreuvent
nos peuples qui ignorants les fondements de leur histoire, aveugles, s’en vont alimenter
l’éternel mouvement oscillatoire « fascisme de gauche ou de droite/progressisme
sociétal ».
Il est temps
que je puisse reprendre la route et rencontrer des gens différents et simples,
me laver les yeux dans les lueurs de l’aube, dans les paysages, dans un maelstrom
vespéral de couleurs, devant une chute d’eau, un lac. Avancer comme un sourd,
sans regret.
Avoir trop
de temps pour réfléchir me nuit, m’affaiblit.
La famille,
les amis viennent à manquer.
Il est temps
que je puisse avancer, repartir.
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Courage papa ❤️
RépondreSupprimerSalut Pierre, les épreuves peuvent être vachardes... Introspection joyeuse je te souhaite :)
RépondreSupprimerC'est sans doute peu de chose mais dis-toi que ta famille, tes amis sont avec toi et sont heureux d'avoir de tes nouvelles... tes publications sont aussi de nature à te soustraire à tes ruminations.
RépondreSupprimerMarcial