LLN-Afrique
10/01/2025 Nouadibou -> Nouakchott (Mau) 496 km
Je voulais
partir tôt pour profiter de la fraîcheur, et déjeunais dès 7h quand m’appela
une chère amie qui vit des heures difficiles et, donc, je l’écoutai…longuement
car elle avait bien des déconvenues à partager ; je pus me mettre en route
à 9h40’.
La sortie de
la ville est quelque peu périlleuse tant les véhicules se soucient des autres
usagers comme un poisson d’une pomme !
Le vent
souffle fort ce matin…et cela va empirer toute la journée, exigeant un effort
constant de ma part pour garder le side en ligne droite ; ce fut éprouvant
et au bout de 250 km, je me tortillais comme un ver de terre pour changer de
position, cherchant à soulager un bras, puis l’autre, une fesse puis l’autre.
Ma carcasse a pris cher !
Les 250
premiers km de « route » éreintent la machine et son pilote, tant le
bitume est nervuré de boursouflures, zébré de crevasses plus ou moins larges et
profondes quand ce n’est pas carrément un morceau de route qui manque,
m’obligeant à ne pas dépasser les 40-50 km/h et à slalomer; ça
secoue !
J’ai peu
l’occasion d’admirer le paysage, car les conditions de roulage et ce vent
puissant demande une concentration permanente ; ce n’est que lors de mes
arrêts pipi/ boisson/relâchement des muscles qui s’enkylosent, que je regarde
au loin et prends quelques photos. Pas de quoi s’extasier même si le désert ici
n’est plus le même qu’au Maroc ; quasi pas de roches, rien que du sable et
peu de dunes.
Passé Chami
– seule ville entre Nouadibou et Nouakchott – les 250 km suivants offrent enfin
une route en bon état ce qui améliore déjà fortement mes conditions, mais le
vent reste bien présent et c’est maintenant toutes les heures que je m’arrête
pour relâcher toutes mes tensions musculaires et articulaires. Je commets
l’erreur de ne pas y faire le plein, mais je ne savais pas que c’était l’unique
ville entre celle du départ et Nouakchott.
En effet,
ayant roulé 300 km, je me décide à chercher une pompe pour me
ravitailler ; dans la première croisée, pas de carburant, dans la
deuxième, il y en a, mais en bidon de 20L seulement ; le prix 90 0uginya,
soit 2€/L !! Mais, ai-je le choix, et il le sait, donc, tant pis je ne
peux éviter sa petite arnaque, j’avais qu’à me renseigner davantage sur mon
parcours du jour.
Les
contrôles de police sont nombreux – 6 sur les vingt derniers km ! – mais,
cordiaux ; ils demandent d’où je viens, où je me rends et puis
« fiche » ! La fiche, c’est une feuille reprenant toutes les
informations du passeport et de la carte grise ; j’en aurai distribué une
vingtaine aujourd’hui.
J’avais lu
cette particularité mauritanienne sur le net et me suis donc préparé une
cinquantaine de copies.
A l’approche
de Nouakchott, je reprends contact avec Diana qui m’envoie sa localisation par
Whatsapp ; c’est vraiment un bel outil, car il m’amène dans une cité au
dehors de la ville que jamais je n’aurais trouvée sans cette application.
Un peu avant
18h, j’arrive à bon port et suis accueilli par Antonio accompagné d’un neveu de
Diana, puis par le reste de la famille – une belle-sœur et ses six enfants – et
tout le monde est souriant et avenant.
Petite
douche à l’eau froide, mais en l’occurrence, cela m’a procuré le plus grand
bien par ces 35°C !
Pendant cet
interlude sanitaire, ils ont rentré ma moto – pas loin de 450kg tout de même –
en la poussant.
Puis, on
m’installe un matelas dans la pièce où loge Antonio et sa femme, on me sert du
bissap et une assiette bienvenue car, évidemment, je n’ai pas encore pris le
temps de manger depuis ce matin.
Le frère de
Diana n’est pas encore rentré de son travail, mais nous dinerons tous ensemble,
les femmes et filles sont aux fourneaux ; Antonio et moi sommes
« chassés » de la cuisine. On avait tant envie d’aider ! Mais,
il faut respecter les cultures, aussi nous n’insistons pas… .
Le repas se
déroule à la arabo-musulmane, à savoir les adultes d’un côté, la maîtresse de
maison assise en retrait et remplissant le plat en parts contenant du poisson
grillé, des oignons confits, de la salade, des frites. Les enfants mangent à
part, les filles font des aller-retour pour servir à boire, aller chercher ceci
ou cela ; les deux garçons mangent dans leur chambre.
Les
discussions sont animées, la plupart en ouolof, en espagnol et en français.
Il est
finalement décidé qu’à la demande des enfants, Diana et Antonio resteront une
journée de plus ici et m’invitant également, je me dis que cela nous laissera
le temps d’en voir un peu plus de la ville de Nouakchott où nous nous rendrons
demain
A 23h, je ne
pense qu’à me mettre au lit et les salue ; la mère et Diana vont causer
jusqu’à 4h du matin !!
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Le "brouillard", c'est du sable en suspension.
Chouette de lire la suite des tes aventures 😊
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