LLN – Afrique

11/01/2025   Nouakchott (Mau)

A 6h, je suis debout et vais prendre ma douche tant que tout le monde dort encore ; puis, je m’installe assis par terre – pas de sièges, ni de table – sur un coussin et je lis pour ne déranger personne ; une petite – l’ai-je dit qu’ils ont six enfants, deux fils et quatre filles – se lève aussi, puis le père qui part au travail, il est prof de français et bosse aussi le samedi.

Tous les autres dorment à poings fermés ; faut dire que le bavardage des deux « mamas » a empêché le sommeil de plus d’un et d’une ! Alors, toutes et tous rattrapent les heures perdues.

Le quartier est très calme et seul le muezzin brise le silence d’appel à la prière en appel à la prière.

C’est une cité comme on en trouve partout en Afrique aux abords des grandes villes ; des rues de sable fin, défoncées par les voitures et les – rares – pluies, pas d’égouttage, pas de ramassage des ordures dont chiens et chats errants font leur ordinaire.

Vers 10h, ça commence à bouger et à se lever petit à petit ; on petit déjeune de pain, thon, omelette, tous ensemble et chacun de reprocher aux deux commères leur excès de palabre, mais cela reste bonne enfant.

Je m’occupe ensuite de préparer le side pour le départ demain matin ; niveau d’huile bien sûr, mais je profite du véhicule d’Antonio pour ôter quelques poids inutiles de mes bagages et de les lui confier dans un sac qu’il ramènera en Espagne ; j’irai les rechercher lors d’un prochain déplacement là-bas, pas avant quelques mois cependant.

Antonio et moi souhaitons bouger et avec le fils aîné, nous partons d’abord acheter des fruits, puis nous prenons un taxi pour nous rendre au centre.

Les taxis ! Les voitures – des Mercedez en grande majorité – sont dans un état de délabrement très avancé, sans phares, sans feux, cabossés de partout, pots d’échappements attachés par du fil de fer, habillage de porte enlevé ; quatre adultes à l’arrière, deux à l’avant plus le chauffeur, le « confort » est très relatif !

Mais, nous arrivons à bon port ; Nouakchott ville ressemble…à toutes les grandes villes africaines que je connais : architecture sans intérêt, centre-ville très encombré, sale, ensablé, jonché de plastic et autres déchets. Je vois un âne avaler devant nous un sac en plastic, mais tout le monde laisse faire ; je m’en émoi, mais Ely me dit que c’est comme ça et que les ânes s’en portent bien…un doute m’effleure.

Peut-être y a-t-il un ou l’autre bâtiment dont l’architecture mériterait un arrêt, mais je n’en ai pas vu durant notre balade.

Marchant le long d’une avenue moins encombrée, avance vers nous un groupe de trois personnes et il me semble y reconnaître une tête connue… Fin !! le marcheur allemand que j’avais rencontré à Laayoune lorsque j’y logeais, mon side immobilisé ; je pense avoir parlé de lui et de son projet de périple Maroc – Mauritanie – Algérie.

Et, l’arrêtant dans sa marche, c’est bien lui ! il n’en revient pas que l’on se croise là – la probabilité que cela se produise est de ??? un sur un milliard ? – on cause, chacun présente ses accompagnants et l’on discute tous durant dix minutes puis, reprenons nos chemins. Il a confirmé que dans quelques jours, il allait reprendre sa marche vers l’Algérie.

Escapade terminée, nous rentrons dans un taxi encore plus déglingué que le précédent, mais bon, on s’y fait vite.

Tout le monde se retrouve vers 13h30’ pour manger, cette fois tous autour d’un seul grand plat – riz et poisson – chacun y allant de sa cuillère. Ils sont très unis tous, très gaies les filles, les deux garçons plus réservés.

Le père est rentré, tance sa femme et sa sœur de l’avoir empêché de dormir une seule minute dit-il et ça se chamaille comme des adolescents.

L’après-midi se transforme en sieste pour tout le monde, il y a du sommeil en retard… .

Je lis, j’écris, je sommeille moi aussi.

Diana, en bonne Tata, sort acheter des glaces et un monceau de chips/chocolat/bonbons/biscuits pour ces nièces et neveux qui s’égaillent comme des moineaux autour d’une miche de pain !

La vie semble s’articuler essentiellement autour des repas avec ses tâches quotidiennes ; en semaine, les enfants partent tous qui à l’école, qui à l’université et la mère reste seule à la maison. La vie des filles, des femmes se passe entre les murs de la maison ; les garçons sortent rarement en ville, font les courses. Le mari sort sa femme de temps en temps, mais c’est peu fréquent, il me semble.

Nulle ne se plaint de son sort, cependant ; elles ont toutes l’air heureuses. Le deuxième fils est très discret, porte des lunettes aux verres épais, de vrais culs de bouteille,- je le révèle car je suis sûr que cela influe sur sa personnalité - mais il est affable et aussi serviable que son frère aîné.

Le soir, nous avions prévu de sortir en ville avec toute la famille, mais finalement, le père et Antonio renoncèrent ; Diana et sa belle-sœur sortirent seule après m’avoir demandé si je voulais les accompagner mais, je déclinai me disant qu’elles seraient bien mieux entre elles qu’accompagnées d’un homme, blanc en plus.

Elles ramenèrent des pizzas, la soirée fut courte et peu animée cette fois.

Nous avions prévu de quitter tôt et Antonio avait prévenu qu’à la première lumière allumée, on se levait et préparerions notre départ. Las, les petites avaient compris, les autres aussi, et si moi, je fus levé, douché dès 6h, …personne ne bougea une oreille jusqu’à 9h !!

Il était 10h40’ avant que nous abandonnions nos hôtes après moult au-revoir et une série de photos.

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                                                    Antonio s'est vu offrir un bazin porté ici


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