LLN – Afrique

12/01/2025 Nouakchott (Mau) -> St Louis (Sen)              296 KM

A 10h40’ donc, nous nous mîmes en route ; Ely, le fils aîné, accompagne dans le Van pour nous indiquer le chemin le plus court et évitant au mieux les embouteillages inhérents à toutes les capitales.

Le plein fait, il est déjà 11h30’ quand nous laissons Ely prendre un taxi pour rentrer et prenons enfin, la route en direction du Sénégal ; deux postes frontières s’offrent à nous, à savoir celui de Rosso de très mauvaise réputation, mais accessible par le bitume, et celui de Diama, aux services de Police/émigration/douane de correctes tenues que l’on atteint par une piste de 90km, traversant une réserve naturelle et en très mauvais état.

Dès la sortie de Nouakchott, le désert change encore ; le vert domine largement. Oh, certes, point d’agriculture, mais de l’herbe, des broussailles, des cèdres se disputent le terrain ; les troupeaux de moutons, de dromadaires, de vaches « long horn », de chèvres et d’ânes paissent tout le long de la route et les restent de candidats au suicide pourrissent ou sèchent déjà au soleil impitoyable. Les rencontres camion-bétail ne font pas dans le détail.

Si le vent est faible, il est cependant constant et je dois tirer/pousser encore et toujours ; après 150 km, une bifurcation à droite nous mène vers le poste de Diama. D’abord quelques km sur un bitume très acceptable, puis, la piste commence…

Ce fut pour l’Ural et moi, le baptême de la piste africaine, défoncée par des ornières de 40cm de profondeur, de la largeur d’un pneu de camion ou de voiture, traversée perpendiculairement à la « route » par des rigoles toutes aussi profondes et larges, de la tôle ondulée, très ondulée qui déglingue tout ! Je vais parcourir ces 90km à du 05 km/h, parfois j’accrocherai le 15 km/h, mais ce fut à de rares occasions.

Ceux qui ont déjà conduit un sidecar, comprendront vite les efforts qu’il m’a fallu développer pour passer ces embûches ! Bien sûr, il fait « beau temps »…35°C !

Toutes les deux heures, je stoppe pour me détendre et boire de l’eau ; Diana et Antonio ne me lâchent pas – même pas sur les bonnes portions, et pourtant, ne pas dépasser le 80 KM/h, ce doit être très emmerdant ! – et agrémentent les arrêts avec du bissap frais et des fruits.

Nous sommes dans un parc naturel, une zone humide, mais je dois à la vérité de n’avoir pris le temps d’admirer le paysage, de chercher à voir les animaux qui le peuplent ; seuls quelques phacochères broutant sur les rives dont une famille avec quatre jeunes imprimeront mes rétines, toutes dévolues à éviter le choc de trop à ma machine!

Je pensais que ce ne pouvait être pire, je me trompai car les conditions se détériorèrent encore ; dans certains passages, je me demandais si je n’allais pas verser !

Un français en GS Aventure nous dépasse, une fois, deux fois car au fil de ses arrêts, il retire couche après couche ; à la troisième rencontre, c’est nous qui le rattrapons, il est couché à côté de sa moto dans un fort dévers. Bien sûr, on s’arrête et à quatre, nous relevons les 350kg de son équipage ; il vient de Toulouse, va à Dakar. On le reverra à la frontière avant de le perdre de vue.

On paie pour tout ; traversée du parc, 500 Ougiya (50€), traversée d’un pont 200 Ougiya, douane 10€, assurance (valable jusqu’au Bénin) 60€, plus une Sim, 300 Ougiya….les billets défilent !

Antonio n’a pas voulu prendre un Carnet de Passage en Douane et le voilà bloqué, alors que moi, j’avance dans les démarches du côté sénégalais.

Ca discute, la douane lui demande 250,€ pour un Passavant – équivalent à un droit d’importation temporaire – et ne voulant pas s’exécuter, il fait appel à un ami qu’il connait du temps où il accompagnait des rallyes tel le Dakar ou l’Africa Eco Race ; au final, après plusieurs heures de palabres, celui-ci leur permettra d’économiser la souscription payante d’une assurance, mais le Passavant, il a dû le payer.

Ils m’ont chargé d’avancer et de trouver un bungalow confortable à St Louis, au camping Zebra Bar, car lorsque je termine toutes les démarches administratives, il est déjà près de 18h30’ et le jour laisse place à la nuit.

28 km me séparent du camping et c’est à la lumière des phares que je prends les deux derniers km de pistes qui mènent au camping, plein de voyageurs ; autocars aménagés, camions, Land Cruiser, motos, vélos et back packing, il y a de tout parmi eux.

Seulement, il n’y a plus de place, me sert-on ! J’appelle le patron – un suisse allemand qui chantait et s’accompagnait à la guitare sur la terrasse – qui confirme que les bungalows sont tous réservés, un rally allemand arrivant demain fin de matinée ; je discute, lui promet qu’on sera dehors pour 10h, le temps que le ménage soit terminé, les rallymens ne seront pas encore là.

Accord est donc pris et lorsque mes amis arrivent à 22h, je peux leur présenter un lieu paisible et confortable ce dont Diana a grand besoin ! Antonio et moi, mangeons une sorte de goulash…bonne, sans laisser une trace dans nos mémoires.

Nuit bercée par le grondement de l’océan tout proche, ce n’est que le lendemain que nous découvrions la beauté du lieu ; les photos jointes en témoignent.

Après le petit-déjeuner, il est temps pour Diana et Antonio de prendre la route pour Dakar où ils rejoindront sa famille à elle ; on se reverra, c’est sûr et si ce n’est pas ici, ce sera en Espagne….mais, pas tout de suite !

Moi, je reste; en tente, il y a de la place. Repos, lessive, plongeon dans la mer, voilà le programme.

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                                                            Une rue de Nouakchott


                                                    Zone humide avant frontière Mau/Sen










Commentaires

  1. récit de voyage captivant à plus d'un titre. Cette sincérité me va droit au cœur et le dépaysement est tangible...changement de repères...
    merci pour ces échos de pays peu faciles d'accès mais qui me font rêver.
    Bravo la patience et la ténacité!
    vivement la suite !

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